I love you Phillip Morris : chronique

07-02-2010 - 22:34 - Par

PhillipMorrisweb

Malgré un box-office faiblard, Jim Carrey reste le plus grand. La preuve dans I LOVE YOU PHILLIP MORRIS.

I-Love-You-Phillip-Morris-224x300Il fut un temps où Jim Carrey était synonyme de couverture médiatique totale et de centaines de millions de dollars au box-office. Alors comment son nouvel opus, I LOVE YOU PHILLIP MORRIS, a-t-il bien pu faillir ne pas sortir aux États-Unis ? Trop gay dit-on. Et c’est vrai qu’en terme de queer attitude, ça se pose là. Carrey y campe avec brio et folie un escroc qui en prison, tombe amoureux de son compagnon de cellule, incarné par Ewan McGregor. Drame pur jus ? Non. Car si Jim Carrey a prouvé avec THE TRUMAN SHOW, MAN ON THE MOON et ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND qu’il était le comique le plus dépressif et versatile depuis Peter Sellers, la dangereuse pente descendante qu’a prise sa carrière l’oblige à jouer ici sur le registre visible que le grand public lui préfère : la comédie débile. Chutes hilarantes, gags bien cracras, rythme endiablé, politiquement incorrect total : Carrey fait ici du Carrey tendance Farrelly et ça fait un bien fou.

Sous les sourires, les larmes

Du rire, mais pas seulement. I LOVE YOU PHILLIP MORRIS est aussi le parcours émouvant d’un gay prêt à tout par amour. Une quête existentielle au récit ambigu et efficace, parallèle troublant de la carrière de Carrey. Quand son personnage se bat pour sa liberté, lui tente toujours de convaincre qu’il est plus qu’un comique, cachant derrière la différence de son héros sa propre « freakitude », derrière le rire sa mélancolie. PhillipMorris2-300x199Car si ses films post-BRUCE TOUT-PUISSANT n’ont pas été des bides, aucun n’a été un hit. Lui, qui a lancé Judd Apatow (producteur de DISJONCTÉ) ou les Farrelly, qui a ouvert la voie aux Ben Stiller, Will Ferrell et consorts, est en perte de vitesse. Et tout comme I LOVE YOU PHILLIP MORRIS navigue brillamment entre rire et larmes, lui alterne blockbusters (YES MAN et A CHRISTMAS CAROL) et indépendants (PHILLIP MORRIS ou THE BEAVER, où il campera un ventriloque). Jouer le tout pour le tout sans abandonner, revendiquer sa place sans s’excuser : autant de caractéristiques qui rendent Carrey et le message de PHILLIP MORRIS irrésistibles. Et indispensables.

I Love You Phillip Morris, de Glenn Ficarra et John Requa, USA. Le 10 février 2010

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