Transformers 3 en 3D ? Pas si sûr

24-03-2010 - 09:42 - Par

BANDEAUMICHAELBAY

Paramount veut sortir TRANSFORMERS 3 converti en 3D. Ce n’est pas du tout du goût de Michael Bay.


« Je tourne des choses compliquées, j’inclus des éléments rééls dans de grosses scènes d’action et honnêtement, je ne suis pas client de la conversion 3D », explique Michael Bay à Deadline Hollywood aujourd’hui.

Le réalisateur a toujours affirmé être très réticent à cette nouvelle technologie, dès même le buzz autour d’AVATAR, arguant que c’était un gimmick et non une révolution pour le cinéma. Après négociations avec Paramount et DreamWorks à l’automne, il aurait consenti à tourner le film directement en 3D, avec le matériel et les techniciens adéquats. Or, Paramount ayant imposé la date de sortie de TRANSFORMERS 3 au 1er juillet 2011, force est d’avouer qu’en un an, être ralenti par la logistique trop lourde que la 3D requiert sur le plateau n’est pas une option. Paramount et DreamWorks ont donc opté pour la sacro-sainte « conversion en post-prod », confortés par le succès délirant d’ALICE AU PAYS DES MERVEILLES. Un procédé qui, d’après Deadline, coûte 100.000$ par minute de rush convertie. D’après Bay, on approche davantage des 150.000$ et la conversion de TRANSFORMERS 3 d’atteindre les 30 millions de dollars. Mais, à moins d’un four retentissant au box-office, l’investissement est largement remboursé par l’augmentation du ticket de 3$ pour « la location de lunettes ».

PICMICHAELBAYMais ce n’est pas la légitimité de l’investissement qui rend Bay sceptique, mais la qualité de la conversion. Néo-automatisme des studios, déjà largement décrié par James Cameron lui-même, le banc de conversion sera pourtant le passage obligé du King Of Kaboum dans les prochains mois : « J’attends qu’on me convainque, et il y a des boîtes d’effets spéciaux qui bossent en ce moment-même sur la conversion de plans que je leur ai donnés. Pour l’instant, ça fait toc. La 3D fait fausse et on voit encore qu’il y a différentes couches. Vous allez en salle de projection, vous attendez qu’on vous épate et au final, vous vous dites : « ah ouais, c’est carrément nul ». Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent sur mes films, mais ils n’en sont pas moins techniquement très précis et si la conversion n’est pas vouée à exceller, alors j’en veux pas. Et c’est mon choix ».

On sent déjà poindre le conflit entre le réalisateur et Paramount, mais la collaboration a atteint un point de non-retour. À 15 mois de la sortie, impossible de virer Bay, la mauvaise tête. Pourtant, sa cible n’est pas tant le processus de conversion que les studios eux-mêmes : « Je travaille avec des équipes de haut vol, et quoi ? Je dois me mettre à travailler d’un coup avec des amateurs, tout envoyer en Inde et croiser les doigts ? Cette conversion sera toujours inférieure à un tournage en 3D. Les studios veulent sacrifier l’image pour chopper 3$ de plus par ticket mais ce n’est pas mon cas. AVATAR a mis 4 ans à être fait. Vous pouvez pas foirer un film en 3D. »

Acculé, Michael Bay n’a plus que trois options : 1/ s’imposer auprès de ses producteurs et les sommer de faire confiance à sa franchise – qui, jusque-là, a remporté 1,546 milliard de dollars aux studios. 2/ s’asseoir sur ses convictions et devenir un faiseur, en espérant trouver une boîte de SFX qui ne sabote pas trop son travail (et son intégrité). 3/ casser son contrat et planter tout le monde au risque de se retrouver avec un procès aux fesses.
Spielberg, producteur du film, ne voudrait sûrement pas se séparer de son poulain : autant le mogul s’est laissé convaincre par Cameron sur le tournage intrinsèque en 3D pour son TINTIN, autant il ne s’est jamais vraiment exprimé sur la pertinence d’une conversion en post-production. Il semblerait que dans la grosse dispute qui s’annonce entre Michael Bay et les éxécutifs des studios, il jouera le rôle de l’arbitre.

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