3D : Hollywood braque les spectateurs

25-03-2010 - 19:55 - Par

3DBandeau

Dès ce week-end, le public américain devra débourser encore plus cher pour voir un film en relief. Haut les mains, peau de lapin, c’est un hold-up.

De g. à d. : M.Bay, J.Cameron, R.Ebert

De g. à d. : M.Bay, J.Cameron, R.Ebert

Cette semaine, Michael Bay, devisant sur la folie de la conversion d’une flopée de films tournés en 2D en 3D, assurait que « les studios veulent sacrifier l’image pour chopper 3 dollars de plus par ticket ». Quant à James Cameron, dont on pensera ce qu’on veut d’AVATAR, mais qui a développé sa 3D avec soin, balançait tout autant il y a deux jours. « Après TOY STORY, dix mauvais films d’animation en CGI sont sortis car tout le monde pensait que le succès du film venait de l’image de synthèse. (…) Aujourd’hui, tout le monde convertit en 3D (…) et le résultat sera un rejet de la 3D en fournissant un produit de qualité inférieure ». Puis hier, le grand critique américain Roger Ebert écrivait que la « 3D est une abomination juvénile, irritante, ennuyeuse et non-réaliste qui n’est qu’une excuse pour augmenter le prix » des tickets.

AliceDes avis aussi tranchés de la part de personnalités aussi variées, et dont l’avis sur la 3D balaie chaque extrémité du spectre, en dit long sur l’ambiance actuellement en cours à Hollywood. Et quoi qu’on pense de la 3D, une chose est sûre : les majors et les exploitants comptent bien exploiter l’engouement compréhensible du public. Et l’on ne s’en étonnera pas. Après le succès d’AVATAR, ALICE AU PAYS DES MERVEILLES réédite l’exploit avec 571 millions de dollars de recettes en à peine deux semaines. En France, le film de Burton a attiré plus de 251.000 spectateurs le jour de sa sortie, dont 73% dans les salles relief, qui ne représentent pourtant que 41% de son parc.

3DAlors pourquoi se priver ? Une étude réalisée par l’analyste des média Richard Greenfield et publiée aujourd’hui révèle que dès ce week-end, les salles de cinéma américaines augmenteront encore leurs tarifs des séances 3D pour « fêter » la sortie de DRAGONS. Ainsi, au lieu d’un surcoût de 2 à 3 dollars, la place pour voir un long-métrage en 3D sera désormais majorée de 3,5 à 5 dollars pour certaines salles des marchés les plus prisés comme ceux de Los Angeles et New York. Soit une place à près de 15 dollars au lieu de 13,50 comme c’était le cas pour AVATAR. Et l’on ne parle même pas des séances IMAX, qui, elles, verront leurs tarifs 3D bondir de près de 10%, menant le prix du ticket de 15 à 16,50 dollars. Greenfield, qui a couvert des salles sur tout le territoire américain a même décelé le champion : dans un cinéma AMC de Boston en IMAX, le surcoût d’une place en 3D ne sera plus de 38% par rapport à une séance en 2D, mais de 66%. Des augmentations qui boosteront les bénéfices des exploitants et des studios. L’analyste note que « si les consommateurs acceptent ces hausses de prix sans sourciller, cela ne fera qu’encourager les exploitants et accroître leur pouvoir ». Voire donner l’exemple à l’étranger. Sachant que les films en 3D sont pour le moment majoritairement des spectacles grand public, une soirée au cinéma en famille va-t-elle devenir un plaisir pour classes aisées uniquement ?

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