Prince of Persia : chronique

24-05-2010 - 23:55 - Par

POPCritiqueBandeau

Laissez tout cynisme au placard : vous savez ce que vous allez voir. Disney et Jerry Bruckheimer ont encore frappé.

Adaptation du hit vidéoludique du même nom, PRINCE OF PERSIA ne se juge pas, à notre sens, par rapport à son matériau original. Disney, grosse machine à rêve ultrapuissante, et Jerry Bruckheimer, gros machin à rêve ultrapuissant, ça vous dit sûrement quelque chose. Le seul but du studio – vampirisant actuellement le cinéma – et de leur super-producteur est d’étendre la marque, célèbre chez des millions de gamers, au cinéma. D’en faire un divertissement tout public et une alternative à leur propre PIRATE DES CARAÏBES, épuisant et épuisé. Aussi artificiel et surproduit que PRINCE OF PERSIA soit au final, on ne peut nier son pouvoir d’ultra-divertissement mâtiné d’un certain charme désuet.

PrincePersiaPosterDastan est un jeune prince adopté par le roi Sharaman, déjà père de deux fils aux caractères guerriers. Le jour où le roi est assassiné, tous soupçonnent Dastan d’avoir comploté sa mort pour reprendre le trône. En fuite, il s’associe pour faire éclater la vérité à la princesse Tamina dont il a dérobé, sans vraiment le vouloir, une dague qui pourrait bien changer le cours de l’histoire. Comprendre que si PRINCE OF PERSIA n’était pas si avenant et calibré pour séduire en masse, son postulat initial aurait pu en faire un drame absolument bouleversant. Reste que son potentiel profondément shakespearien donne des bases très solides à cet entraînant film d’aventures. Fort d’un récit ancré dans des thèmes aussi variés que la fragilité des liens fraternels, la corruption des puissants et autres valeurs galvanisantes et éducatives pour les enfants, la facture robuste de PRINCE OF PERSIA pâtit à peine de son alternance métronomique entre scènes d’action démesurées et scènes de comédie pouêt-pouêt (Alfred Molina est la caution comédie lourdaude du film). Souvent poignant quand il s’intéresse aux liens du sang et à ses personnages (très bien écrits au demeurant), d’autres fois impressionnant dans son ambition visuelle, PRINCE OF PERSIA, dirigé par Mike Newell (HARRY POTTER ET LA COUPE DE FEU) a surtout ce petit charme insaisissable des productions hyper-chiadées des années 80. Au-delà des décors désertiques et des vilains à turbans qui POPPicsouffrent la comparaison avec les INDIANA JONES, il partage avec les films de Spielberg un ton malin, finement coquin et enlevé, des phrases bien senties et des dialogues déroulées au cordeau par une poignée d’acteurs affolants. On ne dira jamais assez de bien de Gemma Arterton, jouant aussi bien la ravissante idiote que la chieuse hargneuse, dont les formes et le ton parfaitement enquiquinant sont les principaux atouts d’une carrière déjà populaire. On a tendance à jeter notre dévolu davantage sur madame que sur Jake Gyllenhaal, toujours plus intéressant dans les rôles dramatiques que dans la peau de héros brandissant l’étendard du cool. Peut-être PRINCE OF PERSIA est-il inconséquent, avec ses beaux plans parfois vides de sens et ses blagounettes pour enfants… Ca n’empêche pas que son énorme pouvoir de séduction fait de lui l’un des meilleurs blockbusters qu’on ait vu depuis le début de l’année.

Prince Of Persia : les Sables du Temps, de Mike Newell, USA. Avec Jake Gyllenhaal, Gemma Arterton, Toby Kebbell. 1h57. Sortie le 26 mai.

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