Infectés : chronique

26-05-2010 - 22:59 - Par

InfectesBandeau

Deux frangins espagnols embauchent Chris « Kirk » Pine pour un survival sec et aride, où les obstacles à la dite survie ne sont pas ceux que l’on croit.

Un virus qui a décimé la terre, la solitude dans de grandes étendues, la nécessité de se débrouiller et de s’inventer de nouveaux critères de vie pour ne pas passer l’arme à gauche. Tout ça, on connaît. Bien même. Là où INFECTÉS nous prend de court, c’est la façon quasi primesautière de coller aux recettes tout en les détournant comme si de rien n’était. Car quoi de plus classique que quatre jeunes adultes, voyageant dans des Etats-Unis dévastés, devant se protéger d’un virus hautement mortel, et se méfiant de tout inconnu ? Et pourtant.

InfectesPosterINFECTÉS ne changera rien au survival, au road movie / thriller, au drame psychologique, ou au film de frangins. Même s’il est un peu tout ça en même temps. Non, INFECTÉS fait plutôt partie de ces objets qu’on regarde un soir, pas par choix manifeste, mais plus faute de mieux. Après tout, du survival avec l’excellent Chris Pine dedans, pourquoi pas. Et puis le film vous cueille, comme ça, sans prévenir. Pas de quoi se taper le cul par terre d’extase en inventant de grandes justifications pleines de mots compliqués. Non. INFECTÉS s’avère juste un bon film, solide, malin comme tout. C’est trivial, mais c’est comme ça. Par la magie d’une première scène toute en tension (les protagonistes sur la route, croisant un père de famille leur demandant de l’aide), Alex et David Pastor nous préviennent sans s’excuser : ici, on n’expliquera jamais les raisons de la dévastation de la terre, on n’aura pas de militaires mettant en place une quarantaine, on n’élargira jamais le récit au-delà du point de vue restreint des (anti)héros. Et surtout, on n’aura aucun antagoniste sanguinolent. Pas de zombies, pas de hordes de rednecks pilleurs. Les vrais ennemis des personnages, ce sont eux-mêmes, et la règle qu’ils s’imposent pour survivre : si t’es infecté, on te laisse sur le bord de la route. Une loi qu’ils ne remettent jamais en cause. D’aucuns argueront que la faiblesse, voire la connerie d’INFECTÉS se situe dans ce postulat : comment s’intéresser à des personnages (antipathiques) n’évoluant InfectesPicpas entre le début et la fin du métrage ? Justement, c’est là qu’INFECTÉS nous a saisis : dans le caractère inéluctable et clinique de ce que les Pastor nous présentent. Il en ressort un récit brut et inflexible, ne jouant jamais sur les effets « de sursaut » ou des ambiances d’épouvante de pacotille, mais uniquement sur les résonances psychologiques des choix dégueulasses que font les personnages. Un regard désespéré, qu’on espère ne pas être totalement réel.

Infectés, de David et Alex Pastor. Etats-Unis, 1h25. Avec Chris Pine, Piper Perabo, Lou Taylor Pucci. Sortie le 26 mai 2010.

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