Un pitch absurde, Nicolas Cage peroxydé, Amber Heard en short moulant, du stupre et des bolides pétaradants : le film le plus étrangement aguicheur de ce début d’année pouvait-il décemment tenir ses promesses déviantes ?
Imaginer Nicolas Cage en évadé de l’enfer traquant une secte qui a assassiné sa fille, a embrasé notre imagination. Surtout quand on ajoute à ce pitch délicieusement ridicule qu’Amber Heard (TOUS LES GARÇONS AIMENT MANDY LANE) campe une sidekick vénère en minishort. Et que le trop sous-estimé William Fichtner (ARMAGEDDON, PRISON BREAK) incarne le Comptable, un agent de Lucifer chargé de ramener Cage dans l’au-delà. Forcément, HELL DRIVER ne pouvait être un pop-corn movie malin. Juste un délice éphémère et jouissif, un entertainer bas du front et franco de port à base de fusillades gore, de dialogues sentencieux, de 3D surgissante et de femmes décrépies à poil. Ce qu’il est. Mais en partie seulement. Le film de Patrick Lussier s’ouvre ainsi sur une badass-itude des plus réjouissantes. Voir Nicolas Cage débouler et exploser des genoux de rednecks texans au fusil à pompe s’apparente à un véritable cadeau de Noël cinématographique. Les trente minutes suivantes sont à l’avenant : Lussier ne prend aucune pincette. Sexe, violence, et rock’n roll déboulent en cascade. Passée cette énergie initiale, HELL DRIVER finit par rentrer dans le rang pour devenir un revenge movie de plus, qui se gargarise d’enjeux « dramatiques ». Devoir subir de lourds exposés sur les relations père-fille dans un tel projet, voilà qui amoindrit quelque peu le plaisir coupable procuré par les premières bobines. Pire, Nicolas Cage s’avère trop sobre, là où le génie du comédien réside justement dans son jeu outrancier et son phrasé emphatique. Bien sûr, HELL DRIVER aligne toujours quelques bons moments de grand n’importe quoi (une scène de sexe-fusillade au ralenti ou une tuerie sanglante dans une église). Mais l’on se dit surtout que Lussier ne va jamais au bout de ses intentions et l’on se prend à imaginer ce que des fous géniaux comme Neveldine et Taylor (HYPERTENSION) auraient tiré d’un tel sujet. Heureusement, à chaque apparition, William Fichtner tire HELL DRIVER vers le haut. Source de dialogues incroyables, son personnage d’agent du Diable s’avère le point fort du film. Une performance mi-cool mi-sarcastique tout simplement inoubliable.
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