Grandiose, sensible, touchant. Les adjectifs pour décrire le dernier film de Daniele Luchetti semblent trop courts, trop étroits… Surtout, ils ne rendent guère hommage à la performance d’Elio Germano, prix d’interprétation masculine à Cannes.
LA NOSTRA VITA n’est pas un bon film. C’est un grand film. De ceux que l’on n’oublie pas. De ceux qui vous serrent l’estomac et vous laissent sans voix. Ici, point de spectacle pyrotechnique ou de twist final à couper le souffle. L’histoire, lourde et lente, accable le spectateur autant qu’elle l’émeut… Claudio, ouvrier dans le bâtiment, travaille sur un chantier aux abords de Rome. Il mène une vie simple et heureuse au côté de sa femme, enceinte de leur troisième enfant. Lorsque celle-ci meurt en couches, Claudio voit son existence et ses croyances bouleversées. Il ne lui reste plus qu’une seule chose à faire : gagner de l’argent pour offrir à sa famille un avenir meilleur. Drame intimiste et puissant, LA NOSTRA VITA est un long-métrage qui, une fois n’est pas coutume, déroule la complexité de la psyché masculine. Sur fond de crise identitaire et financière, le réalisateur Daniele Luchetti (MON FRÈRE EST FILS UNIQUE) dresse le portrait-robot du trentenaire italien bien dans son époque et mal dans sa peau. Le héros – interprété avec majesté par Elio Germano (ROMANZO CRIMINALE, MON FRÈRE EST FILS UNIQUE, NINE), prix d’interprétation masculine ex-æquo avec Javier Bardem pour BIUTIFUL au dernier Festival de Cannes – se fait le parangon d’une génération désenchantée condamnée à naviguer à vue, sans perspectives de lendemain. Son combat personnel, poignant entre tous, est un prétexte subtil pour raconter le quotidien de la nouvelle espèce de « prolétaire » qui survit en Italie… ou ailleurs. Presque jamais filmé de face, mais toujours de trois-quarts ou de profil, Claudio a le regard fuyant, perdu. On en vient à comprendre qu’il est impossible de saisir l’entièreté de la pensée du sujet observé. Tout comme il devient absurde de savoir à quoi il aspire. LA NOSTRA VITA est un monstrueux hybride, au sens noble du terme. Le film convoque le cinéma de Vittorio De Sica et lui adjoint une jolie dose de Claude Sautet version moderne, de Desplechin sans emphase et d’Iñárritu, moins expérimental. À vivre plus qu’à voir. À ressentir plus qu’à théoriser.
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