Michael Bay, James Cameron, Todd Phillips, Peter Jackson et d’autres cinéastes contre la VOD Premium

Les studios hollywoodiens s’apprêtent à lancer un service de VOD express qui selon plusieurs talents américains reconnus pourrait tuer le cinéma. Ils le font savoir dans une missive incendiaire.

Depuis plusieurs mois courait le bruit selon lequel les majors américaines envisageaient de lancer un service de VOD Premium permettant de voir les films tranquillement chez soi devant sa télé seulement deux mois après la sortie en salles. Un délai court-circuitant les traditionnels quatre ou six mois de battement séparant l’exploitation salles et celle en DVD et vidéo à la demande. Un service lancé par DirecTV et auquel avait adhéré Sony, Universal, Warner et Fox. Voilà quelques jours, DirecTV annonçait son line-up, qui ne peut présenter qu’un seul film à la fois et ce pour seulement 48 heures, au prix de 30 dollars. Le premier sur la liste devait donc être LE MYTHO (Sony) avec Adam Sandler (super) dès demain le 21 avril, suivi par L’AGENCE (Universal), CEDAR RAPIDS (Fox) et BON À TIRER (Warner).

Seulement voilà : la National Association of Theater Owners, regroupement des exploitants américains ne l’entend pas de cette oreille et estime que ce procédé va lui faire la peau. Une réaction compréhensible, à laquelle s’associe désormais une foule de talents regroupant Michael Bay, Kathryn Bigelow, Guillermo del Toro, Roland Emmerich, Shawn Levy, Michael Mann, Todd Phillips, Brett Ratner, Adam Shankman, Gore Verbinksi, Peter Jackson ou encore Robert Zemeckis et le producteur d’AVATAR Jon Landau. Tout ce beau monde a donc décidé d’écrire une lettre et de la publier ce jour sur une pleine page dans le magazine Variety. « En tant que leaders d’opinion dans notre communauté artistique, nous demandons à ouvrir des négociations » statue la missive. « Nous voulons connaître les plans des studios concernant ce nouveau mode de distribution et comment il affectera le futur de notre industrie. Entre-temps, nous demandons que les majors ne minent pas l’actuel système et continuent d’encourager les amoureux du cinéma à continuer de voir nos films de la façon la plus profitable qui soit : dans les cinémas américains. »

Selon le Hollywood Reporter, James Cameron aurait été une locomotive pour créer cette lettre et attirer de nombreux talents à la signer. « Si les exploitants sont inquiets, alors je le suis également » a expliqué le réalisateur de TERMINATOR. « Pourquoi proposerions-nous au public un moyen prohibitif de ne pas découvrir nos films dans les meilleures conditions possibles ? » continue-t-il, assurant que « si mes films ne sont pas concernés pour le moment, ce système risque d’affaiblir l’industrie, et ainsi menacer également mon travail ». Cameron, ses petits copains et les exploitants ont en effet peur que si la VOD Premium affiche pour le moment un prix prohibitif de 30 dollars, ce tarif soit dans les années à venir bien plus abordable, remettant en cause l’expérience même de voir les films en salles. Autant dire que l’on ne peut que s’associer à leur colère et leurs inquiétudes… même si aucun opérateur français ne s’est encore jeté sur l’idée.