VERY BAD TRIP 2 : chronique

24-05-2011 - 18:26 - Par

Deux ans après avoir cassé la baraque, le Wolfpack est de retour pour un deuxième round de shots. Et le réalisateur Todd Phillips s’amuse comme un fou avec son univers.

La bande de VERY BAD TRIP se retrouve pour le mariage de Stu en Thaïlande. Ce dernier, apeuré de revivre une nuit de folie, refuse tout enterrement de vie de garçon. Pourtant, il va bien en avoir une et encore une fois, le Wolfpack va en vivre des vertes et des pas mûres.

Nombreux sont ceux s’étant demandés comment VERY BAD TRIP pouvait avoir une suite. Le concept du premier film n’était-il pas voué à ne fonctionner qu’une seule fois ? Oui, certes. Mais Todd Phillips, conscient de la chose, se lance avec audace et talent dans un exercice risqué. L’auto-remake. On le dira sans mystère : la structure de VERY BAD TRIP 2 décalque celle de son aîné, en tout point. Un aveu d’échec ? Bien au contraire. Le réalisateur s’auto-référence avec malice, et joue constamment avec le récit du premier film, en une sorte de folle mise en abîme. Les héros se souviennent de leur nuit à Vegas, et comme le public, se révèlent incrédules de revivre la même chose, deux ans plus tard, à Bangkok. Si bien que VERY BAD TRIP 2, loin de manquer d’imagination pour autant, nous sert volontairement le même film, sans cynisme. Mais de façon ludique, quasi expérimentale.

Un peu à la manière de Gus Van Sant avec PSYCHO, remake plan par plan du PSYCHOSE d’Hitchcock, Todd Phillips trouve là le moyen de s’interroger sur le cinéma, mais aussi sur sa propre oeuvre et sur le succès de la mécanique de VERY BAD TRIP. A l’heure où Hollywood multiplie les reboots et les remakes, VERY BAD TRIP 2 apparaît presque comme une réflexion par l’absurde sur cette répétition parfois frauduleuse des recettes à succès. Cette expérimentation cinématographique permet aussi à Phillips de pousser le récit encore plus loin que dans VERY BAD TRIP. On pourra regretter quelques lenteurs au démarrage lors des dix premières minutes, assez laborieuses et manquant de rythme. Mais une fois l’aventure lancée, le Wolfpack va subir tous les outrages et les acteurs faire preuve d’un engagement enthousiasmant, surtout Ed Helms, véritable star de cet épisode. Phillips se permet tout, voire plus. On ne déflorera pas ici les moments de bravoure du film, mais rarement aura-t-on vu un réalisateur de comédie lâcher la bride à ce point, mis à part les Farrelly. Todd Phillips, terroriste de la comédie ? Totalement. Mais pas seulement, puisque VERY BAD TRIP 2, une fois les fous rires gras retombés, s’affiche aussi en réflexion plutôt finaude de l’acceptation par un homme de ses défauts et démons.

Very Bad Trip 2, de Todd Phillips. Avec Bradley Cooper, Ed Helms, Zach Galifianakis. Sortie le 25 mai.

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