TRANSFORMERS 3 – LA FACE CACHÉE DE LA LUNE : Chronique

28-06-2011 - 11:29 - Par

Michael Bay clôt la trilogie TRANSFORMERS dans le chaos le plus total. Au programme, d’indécrottables défauts et de grands moments de grâce.


Le spectacle ténu qu’était TRANSFORMERS, premier du nom, est d’autant plus marquant aujourd’hui qu’on peut constater que Michael Bay se laisse trop aller, depuis, à des scènes de comédie à l’humour tout relatif. Ceux qui se souviennent des longues séquences de TRANSFORMERS 2, supposément drôles, dans lesquelles Sam Witwicky apprivoisait son passage à la fac suivi de ses insupportables parents, auront probablement peur que ce genre de digressions tire le troisième vers le bas… C’est le cas, malgré toutes les promesses de Michael Bay. Le retour des darons dans leur camping car et leurs pyjamas verts, comic reliefs superflus, présagent de scènes… embarrassantes dans leur écriture. Et dire qu’elles n’apportent rien ni à la psychologie du héros incarné par Shia LaBeouf, ni à l’action globale de cet opus, reste un euphémisme. Pourtant, elles plombent les 40 premières minutes du film, les rendant laborieuses et encore plus irritantes dès que John Turturo débarque, outrancier et bourré de tics faciles de jeu. Ce qui tient le récit ? Ces scènes sont montées en alternance avec le cœur du film, sa mythologie lourde : dans les années 60, Sentinel Prime s’écrase sur la Lune. Un accident repéré depuis la NASA : les Américains croient que l’URSS a déjà conquis l’espace et envoient Appollo 11 au rapport. Plus de 40 ans plus tard, Optimus Prime découvre que le gouvernement lui a caché ses anciennes découvertes aux conséquences terribles : si les Decepticons découvrent eux aussi l’ancien vaisseau de Sentinel, c’est la fin de l’Humanité. Et c’est ce qui va se passer. Forts d’armes contre lesquelles ni l’armée ni les Autobots ne peuvent rien, Shockwave, Megatron et leur bande vont peu à peu détruire la Terre. C’est dans ce climat apocalyptique que Sam Witwicky et sa nouvelle choupette (Rosie Huntington Whiteley) vont tenter de survivre.

Rien ne résiste à la folie destructrice de Michael Bay qui a ici ameuté les troupes pour le combat. Des hordes de robots, évidemment, mais aussi civiles et militaires. Ce qui règne, c’est le chaos. Conduites en parallèle, les guerres – toutes aussi impressionnantes les unes que les autres – mêlent éclats de métal, explosions de poudre, ruines des buildings dans un grand fracas sonore et visuel effrayant. Que la 3D participe à l’immersion est incontestable tant Michael Bay parvient à jouer avec les multiples plans de ces décors grandeur nature et suivre au plus près l’action. Tout est d’un photoréalisme qui rappelle clairement le choc esthétique du premier opus. Spectaculaire, TRANSFORMERS 3 renoue également avec la sensibilité du premier, creusant un peu plus avant le lien unique qui unit les Autobots, utilisés par le gouvernement comme une unité diplomatique et guerrière, à Witwicky. Malgré les propos de Shia LaBeouf confirmant sa lassitude de la trilogie, il s’avère que l’acteur met plutôt du cœur à l’ouvrage, entre folie toute Nicolas-cage-ienne et émotion spielbergienne. Ça ne nous surprend pas, vu le bien qu’on pense de l’acteur. La surprise vient davantage de Rosie Huntington Whiteley qui, mal servie par un rôle de bimbo fadasse, révèle un jeu juste et même parfois badass (c’est ici notre mea culpa pour l’avoir raillée depuis les premiers jours). Fait-elle oublier l’incendiaire Megan Fox ? Haut la main. Et telle est la volonté de ce troisième épisode, ne tarissant jamais d’une blague humiliante à l’encontre de son ex-égérie caractérielle. Alors malgré ses gros défauts de rythme et de récit, ce TRANSFORMERS 3 est extrêmement satisfaisant.

De Michael Bay. Avec Shia LaBeouf, Josh Duhamel, Frances McDormand. 2h37. USA. Sortie le 29 juin

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