HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT PARTIE II : chronique

13-07-2011 - 17:43 - Par

Le dernier volet de la saga HARRY POTTER est simplement l’un des meilleurs des huit. Voilà qui clôt en beauté une page de l’Histoire du cinéma.


Décrié pour son faux rythme et son refus de la péripétie à tout prix, HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT PARTIE I portait pourtant en lui une grande mélancolie, un malaise adolescent, qui lui conféraient une place à part dans la saga. C’est cette même tristesse reflétant l’agonie de l’enfance chez les héros boutonneux qui ouvre cette deuxième partie. Et que l’on retrouve en creux pendant les 2h10 finales de la mythologie, traitée en finesse au détour de quelque dialogue ou autre regards lourds de sens. Et quitte à nous crever le cœur pour de bon, Alexandre Desplat, compositeur officiel de cet ultime diptyque, a sorti ses plus belles partitions, alternant les envolées lyriques angoissées et les variations bouleversantes du thème principal dans de grands élans d’émotion. David Yates – réalisateur du film et des trois précédents – ne versera jamais néanmoins dans le sentimentalisme crasse, filmant la mort et les sanglots tout en retenue, à bonne distance. Si l’on pleure, c’est de notre propre fait, tourneboulés par des Adieux déchirants, lumineux. Et pourtant, que ce dernier épisode est sombre et que les producteurs ont été courageux. Car il est d’une violence visuelle et spirituelle inouïe.

Pour ceux qui n’ont rien suivi et voudraient rattraper leur retard « potteresque » par la fin (pourquoi pas, hein), sachez qu’après quelques années à se voir harcelé par Voldemort, Harry Potter – le seul qui a un jour échappé à la fureur fatale du grand sorcier maléfique – va devoir l’affronter pour de bon. Le tuer. Pour cela, il doit détruire, avec le concours de ses plus fidèles alliés, les horcruxes, des artefacts qui contiennent des bouts de l’âme de Voldemort. Mais ce dernier prend le pouvoir sur le monde de la magie et celui des moldus. Première cible ? Détruire Poudlard, dernier bastion où les jeunes étudiants rompus à l’enseignement du sage Dumbledore peuvent rentrer en résistance. Et c‘est une séquence (longue) absolument incroyable dans la plus pure tradition de la fantasy, avec des assauts et des destructions massifs, des batailles et des duels ahurissants, démontrant l’ambition d’une équipe de finir le cycle dans une grandeur totale.

Avec son travail du son sophistiqué, la même chose sur l’image (c’est l’un des épisodes les plus esthétiques), HARRY POTTER 7 PARTIE II est un magnifique chaos… qui lorgne à quelques reprises sur le gore. Que Voldemort chemine, pieds nus, dans l’hémoglobine, ou qu’on le retrouve sous forme d’avorton sanguinolent dans un paradis artificiel immaculé, David Yates, caméra à l’épaule souvent, insuffle un grand réalisme à son univers fantastique, si bien qu’on oscille entre le film d’horreur, le thriller, le film tout public et le drame d’apprentissage. Et c’est sans répit qu’on chemine vers le dénouement aussi brutal et apocalyptique qu’euphorisant. Les lecteurs de « Harry Potter » pourront constater que l’esprit des « reliques de la mort » est respecté à la lettre, malgré quelques réagencements nécessaires au déroulement du récit pour son passage au grand écran. Mais ils pourront surtout constater le pouvoir de l’image, qui galvanise indubitablement l’univers littéraire de J.K. Rowling. Ceux qui arrivent vierges de toute la mythologie Harry Potter s’extasieront probablement sur la rigueur et la cohérence qui ont bâti les 8 longs-métrages de la franchise. Dans les deux cas, force est d’avouer que la boucle est bouclée d’une manière grandiose.

De David Yates. Avec Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint. 2h10. Sortie le 13 juillet

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