FRIGHT NIGHT : chronique

14-09-2011 - 10:51 - Par

Colin Farrell investit la banlieue de Las Vegas pour muter ses noctambules en suceurs de sang. Et ce vampire là, mon gars, il est terrible.

Deux décennies et demies après que VAMPIRE, VOUS AVEZ DIT VAMPIRE ? a dépoussiéré un genre pourtant ancré dans un profond gothisme, FRIGHT NIGHT, son remake, avait fort à faire. La diversité avec laquelle ces êtres romantiques et sanguinaires sont désormais traités (à la télé ou au cinéma) le prive forcément d’une certaine originalité. À cela, il oppose donc un vampire très primaire, jusque dans sa séduction. Un Colin Farrell hypersexué, au jeu impeccable, inquiétant voire flippant, bestial et hormonal… Face à lui, une ribambelle de jeunes acteurs particulièrement investis (d’Anton Yelchin à Dave Franco en passant par Christopher Mintz-Plasse toujours drôle) et un David Tennant au sommet d’un jeu rock’n’roll, servi par des dialogues qui font mouche instantanément. À noter que FRIGHT NIGHT se démarque surtout de son modèle par son postulat initial, qu’il concerne les caractérisations des personnages ou leur relation. Ces petits changements n’ont d’autres mérites que d’accélérer le récit dès ses prémices, jetant sans attendre le spectateur dans l’action. Point trop de tergiversations dans la narration, plutôt frontale. En cela, on pourrait presque se dire que l’histoire (un jeune lycéen découvre que son voisin est un vampire), inventée il y a 26 ans par un Tom Holland particulièrement imaginatif, a pris un sacré coup de jeune. Halte là. Malgré un rythme mené tambour battant, de FRIGHT NIGHT émane une odeur de production calibrée dont certains effets de manche sont passablement ratés : sa 3D n’est pas des plus convaincantes (voyez-le sans relief donc), surtout que, plongé dans une noirceur (on ne parle pas de ton, on parle d’image) des plus radicales, il nous a fait froncer les sourcils jusqu’à la migraine. Il est rare qu’une scène de nuit soit peu lisible au point d’être quasiment inintelligible… Certains SFX pêchent en outre par manque d’ambition, jusqu’à en avoir l’air plastique. Mais ce serait bien plus agaçant si FRIGHT NIGHT était le genre de films à se prendre trop au sérieux. Or, Craig Gillespie a définitivement privilégié le roller-coaster humoristico-horrifique, d’une facture très 80’s malgré sa modernisation. Alors on s’offusquera de ces vrais gros défauts autant qu’il faudra s’en amuser. On va dire ça comme ça…

De Craig Gillespie. Avec Anton Yelchin, Colin Farrell, Imogen Poots. États-Unis. 1h50. Sortie le 14 septembre

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