REAL STEEL : chronique

19-10-2011 - 12:25 - Par

Loin de n’être qu’un blockbuster bien ouvragé mais sans réelle profondeur, REAL STEEL interroge la relation père-fils. Et divertit autant qu’il donne à réfléchir.

De la boxe. Des robots. Et Shawn Levy. Cherchez l’erreur. Attention ! Il ne s’agit pas tant ici de conspuer le réalisateur de CRAZY NIGHT et LA NUIT AU MUSÉE que de souligner le caractère insolite d’une telle association de mots-clés. Une agrégation qui, a priori, tiendrait davantage du cadavre exquis que de l’évidence. Et pour cause : jusqu’ici, le cinéaste était connu pour mettre en boîte des comédies tout public inoffensives plutôt que des films d’action bourrés de pectine. Bref, c’est étonnant… Sauf que l’effet de surprise passé, on se rend vite compte que REAL STEEL, délesté de ses oripeaux de blockbuster martial, se rapproche plus qu’il n’y paraît des travaux précédents de Shawn Levy. Mieux, il les sublime – aisément, il faut bien le dire – en investissant le terrain du drame familial et de l’étude de personnages. Le pitch ? Dans un futur proche, un ancien boxeur –Charlie Kenton (Hugh Jackman)– ronge son frein depuis que des robots géants ont remplacé les humains sur le ring. Ses rêves de gloire évanouis, il est devenu promoteur à la petite semaine et accumule les dettes au risque de frayer avec des gens dangereux. C’est alors que débarque Max (Dakota Goyo), son fils âgé de 11 ans. Les deux êtres ne se sont presque jamais vus et les premiers échanges se montrent difficiles. Un soir, le jeune garçon découvre une carcasse de robot échouée dans une décharge de métaux usagés et, malgré les réticences de Charlie, décide de le réparer. Bien lui en prend puisque ce dernier va se révéler être un combattant hors-pair. Et le moyen unique d’opérer un rapprochement père-fils… REAL STEEL, aussi spectaculaire soit-il, déroule donc un récit à hauteur d’homme. Si les scènes de baston en imposent, elles ne cannibalisent à aucun moment le propos. Certains pourront même regretter qu’elles ne soient pas plus nombreuses. Car la « roboxe » n’est qu’un prétexte – certes préférable au curling préhistorique – pour encadrer les retrouvailles entre Charlie et Max. Entre Hugh Jackman, formidable, et Dakota Goyo, bluffant. On sent ici la patte du producteur Steven Spielberg. On en vient même à regretter qu’il ne soit pas passé derrière la caméra. En lieu et place d’un bon film inspiré d’OVER THE TOP, ROCKY IV et LE GÉANT DE FER, nous aurions eu droit à un grand film.

De Shawn Levy. Avec Hugh Jackman, Evangeline Lilly, Dakota Goyo. Sortie le 19 octobre

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