30 MINUTES MAXIMUM : chronique

28-12-2011 - 12:00 - Par

Deux ans après BIENVENUE A ZOMBIELAND, Ruben Fleischer et Jesse Eisenberg reviennent pour un buddy movie débile et survolté. Drôle, mais parfois laborieux.

Pitch : Livreur de pizza, Nick (Jesse Eisenberg) vit un quotidien peu enthousiasmant, où il partage la plupart de son temps avec son ami d’enfance Chet (Aziz Ansari, de la série PARKS AND RECREATION), avec qui il vient de se brouiller. De leur côté, Dwayne et Travis sont deux abrutis rednecks vivant au crochet du père du premier, gagnant au loto. Lorsque Dwayne décide d’engager un tueur à gages pour assassiner son paternel et récupérer sa fortune, il se retrouve face à un problème : trouver 100.000 dollars pour payer l’assassin. La solution ? Braquer une banque. Ou plutôt : forcer un pauvre bougre à le faire pour lui. Il choisit Nick. Piégé, une bombe attachée à son torse, le jeune livreur de pizzas a la journée pour réaliser son forfait et sauver sa vie. Il demande alors l’aide de Chet…

Fin 2009, Jesse Eisenberg n’était pas encore une star grâce à THE SOCIAL NETWORK, mais illuminait le premier long-métrage de Ruben Fleischer, BIENVENUE À ZOMBIELAND. Une comédie brillante et potache qui revisitait le zombie movie avec une ironie et un savoir-faire délicieux. Le duo se reforme aujourd’hui pour 30 MINUTES MAXIMUM, buddy movie qui a pour ambition de relire à la sauce 2.0 les duos « à la » Nick Nolte/Eddie Murphy, tout en livrant une stoner comédie pleine de rednecks, d’insultes graveleuses, de jeunes femmes dénudées, et de gang bangers latinos. Autant dire que le programme est sur le papier réjouissant, surtout que 30 MINUTES MAXIMUM ne dure que 1h23. Il y avait donc moyen que la chose soit survoltée et entièrement portée sur son efficacité, par la grâce d’un récit condensé. Malheureusement, Fleischer ne nous impressionne pas autant qu’avec ZOMBIELAND, car 30 MINUTES MAXIMUM s’avère au final… trop long. Le récit, qui prend des chemins de traverse, peine parfois à convaincre totalement, et l’on se dit parfois – sans toutefois s’ennuyer – que la chose aurait sans doute fait un cultissime moyen métrage.

Hormis ce gros défaut qui fait patiner le film, on ne peut nier toutes ses qualités. La première étant l’incroyable énergie qui se dégage du casting. Jesse Eisenberg dévie ici avec bonheur de son image de geek torturé, et en branleur apeuré, il hisse le récit vers le haut et le long-métrage vers ses sommets. Aziz Ansari, en néo-Eddie Murphy, fait lui aussi remarquablement son taff, notamment grâce à sa gouaille illimitée. Pour une fois, on avoue même ne pas avoir été irrité par Danny McBride, qui nous refait pourtant le coup du redneck concupiscent. Et comme tous ces comédiens ont une partition assez fendarde à jouer – vannes insultantes et/ou graveleuses à se tordre de rire, comique de situation d’une absurdité totale, cascades improbables –, et qu’ils sont filmés avec envie et passion par un Ruben Fleischer tout acquis à leur cause, on passe quand même une bonne moitié de métrage à se fendre la poire.

De Ruben Fleischer. Avec Jesse Eisenberg, Aziz Ansari, Danny McBride. Sortie le 28 décembre.

Note de la rédaction : 3 sur 5

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