KILLING FIELDS : chronique

28-12-2011 - 12:13 - Par

Sans briller, la fille de Michael Mann sort un premier film racé. 

Si Jennifer Lynch, fille de David, brode intelligemment une filmo si loin si proche de celle de pôpa (l’étrange SURVEILLANCE), Ami Canaan Mann, rejetonne de Michael, semble plus trivialement vouloir prendre la relève de son paternel. Preuves en sont : le scénario de KILLING FIELDS lui a été apporté par le réalisateur de COLLATERAL, il en est même producteur, et le grain est gros quand l’image est sombre. Soyons clairs, si la miss est encore verte, la promesse est plutôt belle. Évacué l’épineux problème de la filiation, on note qu’Ami a su choisir un décor radical pour son premier long-métrage : Texas City. Une petite ville, théâtre du meurtre sauvage d’une adolescente. Un crime que les détectives Souder (Sam Worthington) et Heigh (Jeffrey Dean Morgan) relient à une série de disparitions survenues dans les Killing Fields, terres de bayou en dehors de leur juridiction. Et si Souder connaît le danger de ces territoires infernaux, Heigh, transfuge de la police de New York, finit obsédé par ces cas… Un tel postulat aurait été idéal pour un unitaire de série télé – Ami a d’ailleurs officié sur le petit écran, écrivant notamment un épisode de NEW YORK POLICE BLUES. Mais, sur 105 minutes, il se voit dilaté jusqu’à épuisement. Ce qu’on peut accepter de la littérature, en matière de langueur narrative, de digressions superflues ou même d’intrigues avortées, peut facilement perdre le spectateur pour peu qu’il soit épris d’efficacité. À trop vouloir travailler son ambiance, Ami Mann a une petite tendance à sacrifier son récit. Les structures rigoureuses peuvent pourtant s’avérer salvatrices en cas de scénario un peu confus aux personnages surnuméraires.Mais bizarrement, la réalisatrice a un minimum réussi son coup puisque l’imagerie de KILLING FIELDS a marqué notre esprit : reste ainsi en tête un Sam Worthington en costard et le fusil en bandoulière, regardant s’éloigner deux pervers du coin (dont l’excellent Jason Clarke) dans une Mustang fendant la poussière. L’acteur d’AVATAR est par ailleurs l’atout majeur du film, lui qui forme avec Morgan un couple jamais synchrone, dont l’interdépendance se délite doucement sous l’effet de la névrose. Il est vraiment dommage alors, que KILLING FIELDS, souvent poétique et terrifiant, nous ait laissé assez froids.

De Ami Canaan Mann. Avec Sam Worthington, Jeffrey Dean Morgan, Chloe Moretz, Jessica Chastain. Sortie le 28 décembre

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