LE PACTE : chronique

04-01-2012 - 08:38 - Par

La vengeance, c’est comme en affaire : pour que le boulot soit bien fait, mieux vaut ne pas déléguer.


Dans une Nouvelle-Orléans gangrénée par la criminalité, un professeur d’anglais reste impuissant face au viol de sa femme. Débarque alors un dénommé Simon essayant de le convaincre de punir le coupable à sa manière en échange d’un futur renvoi d’ascenseur. Assurément indécente, la proposition est également très alléchante pour une victime collatérale avide de vengeance. « Ok », dit Nicolas Cage sans se douter qu’il va être contraint d’occire un supposé pédophile. Sauf que sa cible est en réalité un journaliste tentant de mettre à jour les activités d’une organisation secrète appliquant la loi du Talion. Ironiquement, c’est au moment précis où le personnage comprend son erreur que LE PACTE bascule dans la monotonie d’un DTV qui ne tient pas ses promesses. Celles d’un INCONNU DU NORD-EXPRESS censé faire un arrêt sur la question houleuse de la légitimité de la vendetta personnelle mais qui préfère emprunter la voie de service. Il suffit de regarder les prestations désinvoltes d’un casting télévisuel pour se rendre compte à quel point LE PACTE tient de l’entreprise pécuniaire dans laquelle tout le monde vient encaisser son chèque.

En résumé ça cachetonne à tous les étages et ça a le défaut de se voir ostensiblement. À commencer par Roger Donaldson (pourtant employé modèle sur BRAQUAGE À L’ANGLAISE) qui fournit le minimum syndical. à savoir une mise en scène illustrative et moche. On ne s’en offusquera pas trop étant donné que la minceur du script l’oblige à élaborer un suspense construit sur du vide. Comme cette scène essayant de créer une tension palpable avec un héros qui va chercher une barre de chocolat au distributeur automatique… Véridique ! Une des rares dérivations nanardesques que le film n’a pas non plus le courage d’approfondir pour notre plus grand plaisir déviant, restant lui aussi à quai. L’élément qui pèse un tant soit peu dans la balance demeure la prestance « over » du toujours excessif Nicolas Cage. Même au creux de la vague, on jubile de voir l’acteur continuer à s’investir plus que de raison. Croyant dur comme fer à la bonne marche d’un convoi qu’il essaye de tirer en avant avec son unique conviction, Nico compense à lui seul la frigidité de ses partenaires. Au moins un qui a une conscience professionnelle… C’est peut-être pour cela qu’on l’aime tant.

De Roger Donaldson. Avec Nicolas Cage, Guy Pearce, January Jones. USA. 1h45. Sortie le 4 janvier.

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