SHERLOCK HOLMES 2 – JEU D’OMBRES : chronique

25-01-2012 - 11:51 - Par

Une suite n’est donc pas vouée qu’à redire, assurer une transition ou décevoir. Elle peut aussi défoncer son prédécesseur.

Gros coup de cœur début 2010, lorsque débarquait sur les écrans SHERLOCK HOLMES, dépoussiérage en règle du héros légendaire de Sir Conan Doyle. Moderne et espiègle, ce buddy movie en tweed relevait d’une véritable relecture originale. Un visionnage a posteriori plus tard, peut-être manquait-il d’un peu de clarté, peut-être insistait-il à outrance sur la drôle de relation qui unissait les deux acolytes, bref, peut-être souffrait-il d’un manque d’enjeux forts… Alors, maintenant que les présentations ont été faites, rentrons tête baissée dans les nouvelles aventures, menées tambour battant, du détective à la pipe. Il est intrigué : Moriarty (Jared Harris) semble vouloir exacerber, via une série d’attentats, les tensions diplomatiques qui crispent les relations entre l’Allemagne et la France. Dans quel but, cet éminent professeur fait-il régner le chaos ? Pourquoi s’en prend-il si directement à Sherlock ? Mais qu’est-ce qu’il a à emmerder le peuple ? Alors que Watson voudrait tirer un trait sur les enquêtes de son très envahissant compère Holmes, les deux, plus de connivence que jamais, font une affaire personnelle des envies destructrices de leur ennemi n°1, et vont arpenter l’Europe pour y mettre un frein. Ce qu’on pourrait trivialement résumer à 2h07 d’action non-stop ne manque vraiment pas de ressources. En grande partie débarrassé de la plastique numérique qui brouillait le réalisme de son prédécesseur, JEU D’OMBRES a un sacré caractère. Empreint d’une grosse identité britannique (certains plans rappellent le meilleur de l’esthétique BBC) portée à l’échelle d’un blockbuster, le film du lad Guy Ritchie enquille les moments de bravoure visuelle, dont une poursuite en forêt à la mise en scène purement prodigieuse. Tape-à-l’œil ? On n’est pas dans REVOLVER : le cinéma de Ritchie a mûri, il est davantage au service du récit – parfaitement lisible malgré une certaine complexité un poil factice – et même si l’humour de sale gosse est omniprésent (un serviteur rabougri en gimmick hilarant), il s’intègre parfaitement à une ambiance frénétique absolument jouissive. Tout aussi séduisants, le sourire carnassier et le regard perçant de Jared Harris, méchant emblématique de cette suite qui muscle considérablement le plot de JEU D’OMBRES, bien ancré dans un contexte géopolitique éclairé. Nom d’une pipe, que c’est bien.

De Guy Ritchie. Avec Robert Downey Jr, Jude Law, Jared Harris, Noomi Rapace. Sortie le 25 janvier

Pub
 
 

Les commentaires sont fermés.