Nicolas Cage trace la route et marche à l’ombre pour les sales gosses d’HYPER TENSION. Hell yeah ?
Après un premier opus bien nanar, Nicolas Cage réenfile les bottes et la chaîne de Johnny Blaze pour une suite fleurant bon l’asphalte explosé. Et il fallait bien des réalisateurs aussi décalqués du bulbe que le duo Neveldine/Taylor pour rendre justice au plus cramé des héros Marvel. Sur ce plan, mission accomplie : GHOST RIDER 2 porte inlassablement l’empreinte des sales gosses du ciné US pour qui art rime avec fracas. Pas de place pour la contemplation, la caméra est ici à l’image du héros-titre… Frénétique et en perpétuelle ébullition ! Mieux vaut donc adhérer au style guerilla/redneck des géniteurs d’HYPER TENSION pour apprécier pleinement cette virée sauvage au pays du Bis. Au sérieux papal de GHOST RIDER, ce second volet répond par une ironie mordante et insuffle d’emblée une distance qui faisait grandement défaut à son ainé. Jamais sérieux, GHOST RIDER 2 multiplie les pieds de nez, comme conscient de la profonde connerie de son pitch. Sauf que voilà : le résultat a beau ne pas vraiment faire dans la dentelle, il se révèle bien sage au regard du pedigree de ses auteurs. Non pas qu’il soit aseptisé mais il lui manque cette vulgarité crasse, ce grain de folie qui faisait tout le sel de leurs précédents films. Un changement de cap déjà visible dans ULTIMATE GAME et qui prend ici toute sa mesure. Si Neveldine et Taylor prennent un plaisir évident à écumer la route avec un Nicolas Cage cabotin comme jamais (donc génial…), ils semblent aussi avoir été bridés par une production trop désireuse de verser dans le PG-13. En témoigne une construction hasardeuse où les sévères coupes de Sony se font douloureusement ressentir. D’autant plus dommage que nombre d’ingrédients sont là pour témoigner d’une réelle envie de s’affranchir du funeste film matriciel de Mark Steven Johnson. Des seconds rôles savoureux (dont un Idris Elba très classe en moine français alcoolo !) aux envolées arty à base de longues focales et autres angles de vue totalement barrés, tout concourrait à faire de GHOST RIDER 2 un grand Neveldine/Taylor. Il émerge toutefois de ce chaos organisé de belles fulgurances à l’image d’un final purement réjouissant et sacrément bien rôdé. Inégal, le dernier méfait du duo dynamique reste un véritable OFNI qui le place à part dans l’histoire des films de super héros.
De Mark Neveldine et Brian Taylor. Avec Nicolas Cage, Idris Elba, Ciaran Hinds. Sortie le 15 février
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