DOS AU MUR : chronique

19-02-2012 - 10:34 - Par

Des thrillers dans le genre de DOS AU MUR, on n’en fait plus depuis vingt ans. Une bonne chose, peut-être ? 

Asger Leth, très remarqué pour son premier long-métrage intitulé GHOSTS OF CITÉ SOLEIL – documentaire sur deux chefs de gang haïtiens –, s’est vu proposer son premier film de studio. Fallait-il que le réalisateur danois se jette tête baissée dans le système ? Aurait-il dû être plus tatillon ? Plus regardant ? Aurait-il dû voir au-delà de la distribution-vitrine que les producteurs lui avaient concoctée, à savoir Sam Worthington, Jamie Bell, Ed Harris, Elizabeth Banks, Ed Burns et Anthony Mackie ? Ce que l’on sait, nous, c’est que DOS AU MUR ne répond pas aux grandes attentes qu’on nourrissait à son sujet. Prenons un peu de hauteur : Nick Cassidy, ancien flic désormais en cavale, est perché sur une corniche d’un hôtel de luxe à New York et menace de se suicider. Il ne veut parler qu’à Lydia Mercer – négociatrice tristement célèbre –, il cherche vraisemblablement à gagner du temps et à monopoliser l’attention de la foule… afin que, de leur côté, ses proches prouvent qu’il n’est pas coupable du crime dont on l’accuse. Quel forfait aurait-il commis ? Le vol du diamant gros comme un œuf d’un promoteur véreux. Parfois, la simplicité d’un pitch fait toute la force d’un film, au risque que celui-ci en soit réduit à son concept. Eh bien, c’est le cas ici : DOS AU MUR peut aisément se réduire à son idée de départ des plus classiques. Malgré la promesse, le reste déroule un suspense assez factice : Sautera ? Sautera pas ? Comme dans n’importe quelle machine hollywoodienne un peu feignante depuis les années 80, la quête de justice du « héros qui n’a plus rien à perdre » est menée par un enfilage de péripéties relativement abracadabrantes (la storyline impliquant Jamie Bell et Genesis Rodriguez frôle à maintes reprises le Grand-Guignol). Et via des personnages tantôt très construits, tantôt basés sur des stéréotypes d’un cinéma d’action vieux de trente ans… quand ils ne sont pas purement et simplement superflus. Mais si DOS AU MUR manque terriblement de caractère et de personnalité, et si son scénario (écrit par un expert du téléfilm) s’en tient au minimum syndical, sauvent littéralement le film Elizabeth Banks, dans la peau d’une femme en colère, et la prestation de Sam Worthington qui, sans prendre son vertigineux succès dans AVATAR pour acquis, sert son personnage avec une grande sincérité et une émouvante vulnérabilité. Comme fil rouge d’un film, aussi convenu soit-il, il y a pire.

D’Asger Leth. Avec Sam Worthington, Jamie Bell, Ed Harris. Sortie le 15 février

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