Cannes 2012 : GIMME THE LOOT / Critique

25-05-2012 - 15:27 - Par

D’Adam Leon. Sélection officielle, Un Certain Regard.


Synopsis : Malcom et Sofia, deux ados du Bronx, sont deux graffeurs. Quand un gang rival saccage leur dernier chef-d’œuvre, ils doivent élaborer un plan de revanche en taguant un dessin iconique de New York. Pour ce faire, ils ont besoin de 500 dollars afin que leur plan aboutisse. En deux jours, pendant un été écrasant, Malcom et Sofia vont partir dans des aventures épiques, impliquant le marché noir des bombes de peinture, des bodegas illégales, des baskets tombées du camion, une arnaque à haut risque et le collier d’une riche jeune fille qui est littéralement la clé pour qu’ils deviennent les plus gros graffeurs de la ville.

Filmant un New York underground qu’on ne voit plus que dans les longs indépendants sans le sou, Adam Leon présente GIMME THE LOOT, comédie inoffensive et enjouée autour d’une guerre des clans et d’une terrible vengeance. Pour résumer, deux graffeurs du Bronx qui viennent de voir leur œuvre bafouée par une team adverse du Queens, décident de tagguer la gigantesque pomme en plastique qui apparaît en plein stade à chaque homerun de l’équipe de baseball des Mets. Un défi que se sont lancés ces street artists depuis des générations et qui n’a jamais abouti. L’heure de la revanche a sonné mais Sofia et Malcom ont besoin de 500 dollars pour parvenir à leurs fins. Une somme qu’ils tentent de réunir rapidement, à force de petites arnaques foireuses et de reventes au black. Bienvenue dans une vie de quartier tantôt familiale, tantôt dure, filmée sans génie, mais avec l’énergie contagieuse de la jeunesse (GIMME THE LOOT est un premier film). On raille les bobos, on tente de prendre aux riches pour la bonne cause, on se moque tout autant des petites frappes sans honneur, on loue la culture de la démerde sans pour autant en faire l’apologie aveugle. Cinématographiquement assez faible, GIMME THE LOOT pâtit aussi de dialogues pauvres, probablement mal improvisés. Jamais ces défauts, dus à l’inexpérience et aux manques criants de moyens n’entament vraiment l’entrain de l’histoire. Avec son pitch très original, sa grande liberté de ton et son ambiance romantico-marginale, GIMME THE LOOT porte un regard plein de tendresse sur les rêves naïfs de l’adolescence et cette caractéristique qui lui est propre de ne voir chez l’autre la différence que lorsqu’elle est y confrontée violemment.

D’Adam Leon. Avec Tysheeb Hickson, Zoë Lescaze, Joshua Rivera. USA. 1h24. Prochainement

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