Le studio Laika déploie des trésors d’imagination pour un récit initiatique particulièrement émouvant.
Norman est un gamin isolé. Introverti, il a cette faculté de parler aux fantômes qui errent encore dans notre monde en attendant de trouver la paix. Son oncle, un ivrogne notoire écumant les poubelles de la toute petite ville de Blythe Hollow, a lui aussi ce lien étrange avec l’au-delà. Le jour où il décède d’une attaque, il laisse le soin à son neveu d’empêcher la malédiction de la sorcière de se reproduire. Ce soir, alors qu’on fête l’anniversaire de sa pendaison, elle va déterrer les zombies. Un pur récit d’horreur à la Hammer, serti d’un humour digne de John Hughes, dans lequel on croise non seulement des geeks aux grandes oreilles, mais aussi des petits gros heureux de l’être, des caïds assez vilains, des lycéens bodybuildés et décérébrés, des biatchs aux fessiers gonflés par les sodas et des parents que la confortable sédentarité et la télévision ont rendu ventrus. Bienvenue dans l’Amérique de Norman, reproduite à coups de marionnettes et de maquettes délicates. Un petit monde fragile, riche de détails à dénicher à tous les plans. Laika en fait le décor d’une belle histoire : celle d’un gamin ostracisé en passe de transcender sa différence en remontant plusieurs siècles de légendes urbaines et faire d’elle sa plus grande force. On retrouve l’esprit SCOOBY-DOO de la note d’intention du studio (générant de grands moments d’humour crétin) mais aussi la vraie poésie des films familiaux des années 80. L’ÉTRANGE POUVOIR DE NORMAN pâtit pourtant d’un premier acte furtif, qui prive le spectateur d’une véritable immersion dans ce tendre univers. Au long du film, on regrettera parfois même le manque d’ampleur de quelques scènes, trop courtes, qui appauvrit légèrement la narration, déjà simple… Pourtant, on s’émerveillera encore et toujours de la beauté du procédé image par image, véritable travail d’orfèvre, et de la qualité visuelle que Laika (déjà à l’origine de CORALINE) parvient à atteindre, faisant totalement oublier l’aspect artisanal de la réalisation. Le pendant fantastique – aidé d’effets numériques assez bluffants –, multipliant les spectres, les apparitions et autres fumées ésotériques, se prête d’ailleurs merveilleusement au relief, dont L’ÉTRANGE POUVOIR DE NORMAN (à l’instar de CORALINE en son temps) est l’une des plus belles cartes de visite. D’autant que le récit se clôt sur une scène d’une poésie gothique et monstrueuse des plus perturbantes à laquelle la 3D confère une magie irréelle. Il est de ces films atypiques et merveilleux.
De Sam Fell et Chris Butler. Avec les voix originales de Kodi Smit-McPhee, Christopher Mintz-Plasse. États-Unis. 1h30. Sortie le 22 août
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