TAKEN 2 : chronique

Frontale et exemplaire de simplicité : la suite de TAKEN tient toutes ses promesses.

Le traumatisme d’avoir été victimes (collatérales ou pas) d’une filière du crime organisé albanais hante le quotidien de Bryan (Liam Neeson), Lenore (Famke Janssen) et de leur fille Kim (Maggie Grace). La vie continue pourtant… Mais ils ignorent que les pères, les amis, les frères et les fils de toutes les victimes de l’ex-agent de la CIA, fomentent une sanglante vengeance. Et que leurs vacances en Turquie, prétextes à soigner les maux de leur famille décomposée, vont se transformer en cauchemar. Monsieur et Madame sont kidnappés et leur progéniture – qui a oublié d’être godiche – s’échappe à temps pour essayer de leur porter secours. C’est la suite logique de TAKEN, petite boule de violence aux répliques cultes à travers le monde (« Je te trouve et je te tue » grosso modo), qui avait offert à l’oscarisé Liam Neeson un rôle de père furibard qui lui colle, depuis, à la peau. TAKEN 2 est même la conséquence directe de TAKEN, perpétuant l’engrenage sanglant initié dans le premier opus, grâce à un postulat et une storyline inattaquables. Un scénario dont les bases dramatiques sont solides et qui dévie doucement, en prenant son temps, vers l’actioner tant attendu. Ici, pas de pyrotechnie démentielle, ni d’effet de manche improbable : rien que des poursuites à pied, des courses en bagnoles, dans les ruelles angoissantes d’Istanbul et sur ses toits poussiéreux, des bastons aux poings et le bruit des balles (et des grenades) qui fusent. Après avoir sauvé sa fille dans une détermination inouïe, c’est sa propre vie et celle de son ex-femme que notre (super-héros) quinquagénaire va tenter de préserver mano a mano et peu importe le nombre de cadavres qu’il va laisser derrière lui. Très pessimiste sur les fondements de la loi du talion (Qui peut comparer les peines de deux pères touchés dans leur chair ?), TAKEN 2 baigne dans une triste mélancolie, que le visage accablé et le timbre grave de Liam Neeson véhiculent avec envoûtement. Par ailleurs, même s’il pète moins de têtes que dans le premier volet (quoiqu’on n’ait pas vraiment compté), l’acteur est servi par une palanquée de moments de bravoure, notamment un combat final totalement réussi.

D’Olivier Megaton. Avec Liam Neeson, Maggie Grace, Famke Janssen. France / États-Unis. 1h40. Sortie le 3 octobre

Note de la rédaction : 3/5