Poster pour le documentaire THE CENTRAL PARK FIVE de Ken Burns

15-10-2012 - 10:13 - Par

L’immense documentariste Ken Burns décortique une erreur judiciaire dans son nouveau film, l’excellent THE CENTRAL PARK FIVE, présenté à Cannes en mai dernier.

« Le 20 Avril 1989, le corps d’une femme entre la vie et la mort est découvert dans Central Park. Très vite, Antron McCray, Kevin Richardson, Raymond Santana, Korey Wise et Yusef Salaam sont interpellés et passent aux aveux du viol et violences, à l’issue d’interrogatoires musclés d’inspecteurs de la police criminelle. La police révèle alors à une presse en quête de sensationnel que les jeunes formaient une bande qui terrorisait les joggers et les cyclistes, ce soir-là, dans Central Park. Le déchaînement médiatique qui s’ensuit est accompagné d’une protestation générale pour que justice soit faite. Les adolescents sont jugés en tant qu’adultes et condamnés pour viol, en dépit des dépositions changeantes et imprécises, de tests ADN les disculpant, et l’absence de témoins oculaires pouvant les relier à la victime. Les cinq jeunes hommes ont effectué leurs peines, allant de 6 à 13 ans, avant qu’un autre homme, Matias Reyes, violeur en série, ne confesse avoir commis le crime en question, des tests ADN venant renforcer ses aveux. »

Tel est le fait divers glaçant que conte THE CENTRAL PARK FIVE, nouveau documentaire de Ken Burns (l’excellente série THE WAR), qu’il coréalise avec sa fille Sarah (auteure d’un livre sur l’affaire des 5 de Central Park) et son beau-fils David McMahon. Un docu que nous avions découvert en mai dernier à Cannes, où il était sélectionné hors compétition, et que nous avions énormément aimé. Nous écrivions alors : « On reconnaît là le talent de conteur de Ken Burns, qui use certes des outils traditionnels du docu (interviews, images d’archives), mais le fait avec intelligence ainsi qu’un souci du détail et de la narration évident. On se prend donc à être révolté, ému, hagard, emporté par le suspense, comme pour n’importe quel film de fiction. » Vous pouvez retrouver l’intégralité de notre critique en cliquant ici.

Récemment, les producteurs de THE CENTRAL PARK FIVE ont été assignés en justice par la ville de New York, afin que Burns fournisse aux avocats de la Grosse Pomme des chutes et autres interviews non utilisées dans le montage final pouvant leur servir à se défendre dans un procès au civil qui les oppose à McCray, Richardson, Santana, Wise et Salaam, qui poursuivent la cité pour 50 millions de dollars de dommages et intérêts. Une assignation à laquelle Ken Burns a réagi avec virulence et ironie : « Je suis extrêmement déçu que l’on en arrive là, étant donné que nous avions donné maintes fois l’opportunité aux différentes parties de cette histoire complexe de la commenter. » En effet, Burns avait demandé à la ville de New York et à ses avocats, ainsi qu’aux policiers impliqués dans l’affaire de lui donner des interviews pour le documentaire. Et ce afin qu’ils livrent leur version des faits. En vain… Un sujet dont il avait discuté avec nous dans une interview publiée dans Cinemateaser Magazine n°15.

Ci-dessous, découvrez le premier poster de THE CENTRAL PARK FIVE, une superbe création, très signifiante (dans le bon sens du terme), qui illustre le propos du film en mettant en balance (littéralement) la ville de NY et ses 5 jeunes accusés, ces derniers ne pesant pas lourd… Pour le moment, THE CENTRAL PARK FIVE ne dispose malheureusement pas de date de sortie en France. Espérons que ce soit bientôt le cas, au moins en vidéo. Car il s’agit d’un des documentaires les plus passionnants que nous ayons vus cette année…

Source poster : Shadow and Act

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