LA CITÉ ROSE : chronique

27-03-2013 - 09:28 - Par

Inspiré par la démarche frontale de la série brésilienne LA CITÉ DES HOMMES, Julien Abraham livre un premier film qui se remarque.

La cité rose, en Seine St Denis. Mitraillette, huit ans, est un gentil gamin, lucide sur la violence qui l’entoure. Plus attiré par les jeux vidéo et les filles que par la délinquance, il est le premier témoin de l’engrenage dans lequel va tomber son cousin, embrigadé par les trafiquants de drogue du coin. Car selon le réalisateur Julien Abraham, dans ces banlieues qui portent de jolis noms, il y a ceux qui s’enfoncent, ceux qui s’en sortent et ceux qui sont les victimes collatérales de leur environnement. Beaucoup de cas de figure sont chroniqués dans LA CITÉ ROSE. Le sujet serait un vrai guet-apens pour quiconque, d’une hauteur bourgeoise, essaierait de fantasmer les barres HLM… Mais tout en se laissant aller ça et là aux histoires de gangsters et à quelques facilités scénaristiques, ce film-là, la caméra alerte, opte pour un certain réalisme social, et privilégie toujours le drame intime d’une poignée de personnages au spectaculaire de pacotille. Dans les deux cas, les comédiens sont en ligne de mire. Pour le meilleur mais aussi pour le pire. Le jeu dérape parfois dans la caricature et l’amateurisme, mais certains des acteurs – et notamment les trois principaux Azize Diabate Abdoulaye, Idrissa Diabaté et Ibrahim Koma – font montre d’un joli talent et d’autant de sincérité. Malgré d’énormes maladresses formelles et narratives, et un petit manque de rage, c’est un film suffisamment touchant pour qu’il mérite le coup d’œil.

De Julien Abraham. Avec Azize Diabate Abdoulaye, Idrissa Diabaté, Ibrahim Koma. France. 1h37. Sortie le 27 mars.

 

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