SAMSARA : chronique

27-03-2013 - 09:29 - Par

La « suite » du magnifique BARAKA. Vingt ans plus tard, l’illumination visuelle est toujours là, mais cette fois-ci empreinte d’un désespoir accentué.

SAMSARA reprend l’exact procédé appliqué au mythique documentaire expérimental de Ron Fricke. Pas d’intrigues, pas d’acteurs, pas de paroles. Juste l’association du son et des images, captées en 70 mm, provenant des quatre coins du globe. La pureté du langage cinématographique comme seul outil de communication et de sensations pour aborder le plus vaste des sujets jamais conté : notre monde. Ce qu’il a de plus beau à offrir, et ce que l’Homme moderne choisit d’en faire pour bâtir une société aux multiples visages. Et face au portrait global croqué par Ron Fricke, on se dit que l’espoir cosmique qui achevait BARAKA a muté en un pessimisme désillusionné. Lyrique à en pleurer, SAMSARA est un poème bouleversant sur notre capacité de défiguration (de nos propres corps jusqu’aux paysages de désolation sociale), un requiem pour une humanité échafaudant elle-même sa propre apocalypse qui ne laissera en définitive qu’un incommensurable vide. Un désert matériel et spirituel recyclé ici en une expérience sensorielle unique qu’il faut obligatoirement partager dans une salle de cinéma.

De Ron Fricke. États-Unis. 1h42. Sortie le 27 mars

 

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