Cannes 2013 : MIELE / Critique
17-05-2013 - 15:51 -
Par Aurélien Allin
De Valeria Golino. Sélection officielle, Un Certain Regard.
Actrice vue aussi bien en Italie (STORIA D’AMORE, RESPIRO), aux États-Unis (RAIN MAN, LEAVING LAS VEGAS) qu’en France (36 QUAI DES ORFÈVRES), Valeria Golino passe à la réalisation et vu les talents qu’elle a croisés au cours de sa carrière, on ne pouvait qu’être curieux de découvrir ce premier essai. En adaptant lointainement un roman d’Angela del Fabbro (pseudonyme de Mauro Covachic, auteur transalpin reconnu), Golino s’attaque à un sujet hautement délicat et forcément casse-gueule pour un début : l’euthanasie. Un thème d’autant plus tabou en Italie que le catholicisme y a une place toute particulière… La néo cinéaste ne prend toutefois aucun détour et ne fait preuve d’aucune sensiblerie. Elle a beau regarder la mort en face – celle de malades, d’handicapés lourds – et le deuil dévastateur de proches devant composer avec une décision irrévocable, Valeria Golino filme avant tout la vie, les élans de survie. Notamment via Miele, jeune femme – superbement campée par Jasmine Trinca – qui compense le chaos de son quotidien avec une rage dévorante. Perpétuellement en mouvement, elle est suivie par la caméra assurée de Golino, qui englobe son héroïne de lumière, de musique, en un ballet souvent hypnotique. Un point de vue humain qui permet à la réalisatrice de ne pas asséner de réponses ou d’imposer sa propre opinion sur son sujet. Et c’est en filmant Miele au plus près, ses certitudes branlantes, ses craintes, ses névroses que Golino bâtit patiemment un pont avec le public. Une construction sensible qui pousse d’autant plus à la réflexion personnelle de chacun. MIELE évite donc le piège du film à thèse et s’érige avant tout en exploration des rapports humains face à l’euthanasie. À ce titre, l’amitié complexe qui unit Miele à l’un de ses patients, Monsieur Grimaldi (Carlo Cecchi), si elle s’avère traitée de manière plutôt classique et sans surprise, aboutit à de beaux moments de cinéma et des scènes écrites avec une finesse indéniable. Dommage que la conclusion du film s’avère par trop prévisible, car amenée avec une insistance maladroite, et amoindrisse ainsi la portée de l’ensemble. De Valeria Golino. Avec Barbara Ronchi, Laia Forte, Jasmine Trinca. France / Italie. 1h36. Prochainement Les commentaires sont fermés. |
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