Cannes 2013 : WE ARE WHAT WE ARE / Critique

21-05-2013 - 14:01 - Par

De Jim Mickle. Quinzaine des réalisateurs.

Synopsis (officiel) : Les Parker, sont connus dans le village pour leur grande discrétion. Derrière les portes closes de leur maison, le patriarche, Frank, dirige sa famille avec rigueur et fermeté. Après le décès brutal de leur mère, Iris et Rose, les deux adolescentes Parker, vont devoir s’occuper de leur jeune frère Rory. Elles se retrouvent avec de nouvelles responsabilités et n’ont d’autre choix que de s’y soumettre, sous l’autorité écrasante de leur père, déterminé à perpétuer une coutume ancestrale à tout prix.
Une tempête torrentielle s’abat sur la région, les fleuves débordent. Les autorités locales commencent à découvrir des indices qui les rapprochent du terrible secret des Parker…

Remake américain du Mexicain SOMOS LO QUE HAY de Jorge Michel Grau, WE ARE WHAT WE ARE a fait un petit passage par Sundance avant d’atterrir à la Quinzaine des Réalisateurs. Gage de qualité ? Sûrement. Jim Mickle avait démontré un certain talent pour le cinéma de genre avec le post-apocalyptique STAKE LAND (on passe sur MULBERRY STREET, vraiment faiblard). Et force est d’avouer que WE ARE WHAT WE ARE a de grandes qualités : une exposition glaçante sur fond d’Amérique profonde accablée par une tempête déchaînée, une direction parfaite de ses jeunes talentueuses actrices, et même une volonté très louable de dénoncer les dérives des religions ultra où l’on invoque le nom de Dieu pour justifier les pires méfaits. Délaissant la fibre latine et la réalisation plus extrême de son modèle, WE ARE WHAT WE ARE est hélas très conventionnel. Il commence avec audace, fort d’une direction artistique racée et une mise en scène stoïque et profondément inquiétante. Si bien qu’on était sûr de tenir là LE long-métrage esthète et courageux, légèrement poseur mais maîtrisé, de cette Quinzaine. Mais Jim Mickle fait des promesses qu’il ne tient pas. Au bout d’une demie heure, tout sombre soudainement dans une grande banalité, où les maladresses de mise en scène (visant à expliciter une « mythologie » et quelques rebondissements aux spectateurs étourdis ou un peu cons) succèdent à nombre de plans et d’idées scénaristiques bateau rabâchés à longueur de productions horrifiques mineures. Jusque dans son dénouement sacrifiant tout le sens de l’histoire ainsi que son traitement à base de non-dits sur l’autel de l’image choc et versant méchamment dans le Z – la musique, peu inspirée, n’arrangeant rien.

De Jim Mickle. Avec Bill Sage, Michael Parks, Ambyr Childers. États-Unis. 1h40. Prochainement

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