Cannes 2013 : THE LUNCHBOX / Critique

19-05-2013 - 21:27 - Par

De Ritesh Batra. Semaine de la critique, en compétition.

Synopsis (officiel) : Une erreur dans le service pourtant très efficace de livraison de lunchboxes (les « Dabbawallahs » de Bombay) met en relation une jeune femme au foyer et un homme plus âgé, au crépuscule de sa vie. Ils s’inventent un monde à deux grâce aux notes qu’ils s’échangent par le biais du coffret repas. Progressivement, ce rêve menace de prendre le dessus sur leur réalité.

Depuis quelques années, le Festival de Cannes aime à prouver que le cinéma indien ne se résume pas à Bollywood. Après MISS LOVELY à Un Certain Regard et PEDDLERS à la Semaine de la Critique ou GANGS OF WASSEYPUR à la Quinzaine l’an dernier, l’édition 2013 réédite avec MONSOON SHOOTOUT en sélection officielle (hors compétition) et THE LUNCHBOX à la Semaine. Ce premier film de Ritesh Batra a l’ambition simple et assumée de livrer une comédie romantique, un genre généralement ultra balisé, galvaudé par des recettes hollywoodiennes usées jusqu’à la corde. Rien que le point de départ de THE LUNCHBOX donne du baume au cœur, puisque la relation qui se noue entre Ila, femme au foyer délaissée par son époux, et Saajan, veuf et employé de bureau proche de la retraite, est épistolaire. Et de fait, pétrie de fantasmes, de rêves, d’attentes et d’espoirs. Ritesh Batra se balade donc sur un territoire aérien, d’une douceur envoûtante, où l’importance des mots prend le pas sur tout autre facteur de séduction. Une idée formidable, qui sert également de prétexte à filmer l’épanouissement de trois personnages : Saajan, que le veuvage avait éloigné de tout rapport social sain et engageant, Ila, dont la vie de couple peu satisfaisante la plonge dans un univers de doutes et Shaikh, futur remplaçant de Saajan, qui trouve en lui un mentor, un ami, presque un père de substitution. Ce trio évolue avec grâce dans un univers extrêmement charnel (bien que chaste) où la nourriture – ses saveurs, ses odeurs – joue un rôle prépondérant dans l’éveil des sens. Malheureusement, si les trois héros de THE LUNCHBOX sont écrits avec une grande minutie et s’ils sont campés avec un humanisme touchant par Irrfan Khan, Nimrat Kaur et Nawazuddin Siddiqui, le récit s’avère au final assez répétitif et sombre parfois dans une formule par trop mécanique. Toutefois, THE LUNCHBOX, avec sa facture classique d’une grande sobriété et son charme global, s’érige en romcom inédite, dans laquelle on se perd avec plaisir.

De Ritesh Batra. Avec Irrfan Khan, Nimrat Kaur, Nawazuddin Siddiqui. Inde / France / Allemagne. 1h44. Prochainement

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