WORLD WAR Z : chronique

03-07-2013 - 09:14 - Par

Un blockbuster bien tenu, qui risque toutefois de décontenancer les amateurs du livre de Max Brooks dont il s’inspire.

A peine les logos des différentes firmes productrices de WORLD WAR Z apparaissent-ils sur l’écran que se font entendre de lourdes pulsations cardiaques. Un sound design idoine car dans l’heure suivante, WORLD WAR Z va mettre notre palpitant à rude épreuve. Sa richesse, le film la trouve dès ses premières minutes dans le personnage de Gerry Lane, père de famille et ancien enquêteur de l’ONU rappelé aux affaires pour trouver un remède à une pandémie zombie qui dévaste la planète. Ce héros qui n’en est pas un – tant la peur et l’incompréhension se lisent sur son visage fatigué –, dont les décisions apparaissent comme de vagues sursauts de désespoir ou de résignation, s’avère pourtant un pivot indéboulonnable de WORLD WAR Z. L’interprétation humaine de Brad Pitt, acteur peu habitué aux blockbusters estivaux, apporte une profondeur émotionnelle indéniable à ce personnage loin des canons rabâchés de sauveurs du monde et acceptant sa mission sous la pression du chantage. De quoi permettre au spectateur de survivre tant bien que mal au spectacle de désolation que filme ici Marc Forster. Durant une bonne heure, l’invasion zombie se fait si agressive (là encore, bon point au sound design) et les réactions affolées des humains si horriblement réalistes qu’il est parfois littéralement difficile de respirer. Quelques gestes quotidiens – boire une bière avec un rescapé vous offrant l’asile – ont beau émerger du chaos, la tension se fait palpable et l’inéluctabilité des événements parfois bouleversante – une puissante scène de pillage de supermarché. « Dame Nature est une tueuse en série (…) une vraie garce », nous dit-on. Pas faux. Sauf que c’est aussi dans cette narration implacable que WORLD WAR Z trouve certaines de ses franches limites : par trop systématique, le récit enchaîne les moments de bravoure et s’épuise – même si WORLD WAR Z ne sombre jamais dans une vaine exposition de ses (gros) moyens. Le film y perd de sa force, jusqu’à la retrouver dans un troisième acte en huis clos, où il réaffirme sa bonne tenue générale. Générale seulement, car s’il est une solide lecture mainstream du zombie movie, le film s’avère simpliste voire assez fumeux géopolitiquement parlant, là où le bouquin de Max Brooks était apprécié pour son regard exhaustif sur son sujet.

De Marc Forster. Avec Brad Pitt, Mireille Enos, Daniella Kertesz. États-Unis. 2h. Sortie le 3 juillet

 

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