CONJURING – LES DOSSIERS WARREN : chronique

21-08-2013 - 10:43 - Par

Le créateur de SAW revient sur le cas le plus tordu auquel deux enquêteurs du paranormal ont eu affaire.

Ed et Lorraine Warren ont travaillé des années à démêler le faux du vrai dans diverses affaires aux effluves paranormales. La plupart du temps, derrière une manifestation inquiétante, il y avait simplement une mauvaise plomberie ou une certaine inventivité. Mais, parfois, ils ont eu à chasser des esprits, réunir des preuves d’une possession, en référer au Vatican et demander un exorcisme. Chez les Perron, fraîchement installés dans une grande bâtisse de la campagne américaine, ils allaient connaître leur pire expérience professionnelle. Cela se passe en 1971. Et l’histoire des Perron est tirée de faits réels. Dans cette famille nombreuse, on est témoin de phénomènes étranges de plus en plus violents. Affabulations ? Non. La maison a été le théâtre d’événements dramatiques des années auparavant et si les planchers craquent aujourd’hui, c’est que les victimes et les bourreaux n’ont pas quitté les lieux. James Wan, mastermind de la saga SAW, a recréé l’enquête dans un film d’ambiance aux petits oignons. L’angoisse repose essentiellement sur une utilisation toujours parfaite du son qui fait froid dans le dos, un maniement délicat du clair-obscur, le refus de l’effet de sursaut systématique (qui nous a parfois rappelé la maîtrise de LA DAME EN NOIR). Encore mieux, l’horreur peut apparaître toutes lumières allumées, avec une vraie intelligence du hors champ et tout autant de talent quand il s’agit d’exciter l’imagination du spectateur par une zone d’ombre. Devant CONJURING, on est aussi terrifié par ce qu’on distingue que par ce qu’on ne peut pas voir. C’est le principe même des croyances et, pour peu que vous soyez sensible au surnaturel, le film de Wan vous garantit un bon moment de flippette spirituelle. Peut-être que si James Wan avait fait davantage confiance au pouvoir de l’évocation ou à la puissance de la terreur que peut provoquer l’au-delà, il n’aurait pas succombé à l’appel du cinéma d’horreur plus trivial et plus spectaculaire. Car, sans dévoiler la fin, disons simplement que les vingt dernières minutes sombrent dans l’imagerie plus convenue des films d’exorcisme actuels. Reste que CONJURING vous possède littéralement : impossible d’oublier les visages austères de Patrick Wilson et Vera Farmiga, messagers d’entre deux mondes engoncés dans des cols pelle à tarte et des lavallières, se décomposer face à l’horreur que subissent les Perron.

De James Wan. Avec Vera Farmiga, Patrick Wilson, Lili Taylor. États-Unis. 1h52. Sortie le 21 août

 

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