Toronto 2013 : KILL YOUR DARLINGS / Critique

06-09-2013 - 06:57 - Par

De John Krokidas. Avec Daniel Radcliffe, Dane DeHaan, Ben Foster. Galas.

Pitch : KILL YOUR DARLINGS est l’histoire vraie d’une amitié et d’un meurtre qui ont mené à la naissance de toute une génération. L’histoire, jamais racontée jusque là, du meurtre qui a réuni le jeune Allen Ginsberg (Daniel Radcliffe), Jack Kerouac (Jack Huston) et William Burroughs (Ben Foster) à l’Université Columbia en 1944, générant l’étincelle qui donnera la Beat Generation.

Un an après SUR LA ROUTE de Walter Salles, inspiré du roman le plus connu de Jack Kerouac, et HOWL de Rob Epstein & Jeffrey Friedman, qui se penchait sur le poème le plus emblématique d’Allen Ginsberg, la Beat Generation intéresse de nouveau le cinéma avec KILL YOUR DARLINGS. Le but ici est de revenir sur les premières étincelles de ce mouvement littéraire en suivant la rencontre du jeune Allen Ginsberg avec Lucien Carr, collègue d’université dont la relation avec un professeur plus âgé, David Kammerer (Michael C. Hall), va mal tourner. Un sujet en or que le réalisateur John Krokidas a la bonne idée de faire interpréter à un gang de jeunes comédiens actuellement en plein épanouissement artistique : Daniel Radcliffe, Dane DeHaan, Jack Huston ou Elizabeth Olsen, rejoints par leurs aînés Ben Foster et Michael C. Hall. Malheureusement, KILL YOUR DARLINGS ne sait jamais vraiment quelle direction prendre pour dérouler son récit. Doit-il se concentrer davantage sur l’éclosion de la Beat et retranscrire à l’écran le souffle épique de liberté – artistique, émotionnelle, sexuelle – qu’elle a engendré ? Ou se focaliser davantage sur la relation conflictuelle et au finale meurtrière unissant Lucien Carr à son amant ? Krokidas passe de l’un à l’autre de ces deux pans, en une sorte de chaos narratif manquant cruellement de mordant et où les personnages semblent plus des incarnations idéalisées d’artistes que des êtres de chair et de sang mus par une réelle psychologie. Et ce, malgré des prestations inattaquables de l’intégralité de la distribution. KILL YOUR DARLINGS part ainsi dans tous les sens, parvient parfois à capturer l’espace d’un instant l’élan romanesque de la Beat avant de s’embourber de nouveau dans la relation trop peu fouillée entre Carr et Kammerer, sur laquelle le spectateur n’a jamais réellement prise. Un manque de vision d’autant plus cruel quand apparaissent les bancs-titres du générique de fin : ce qu’il y est conté y apparaît presque plus intéressant que le film lui-même, au point que l’on se demande s’il n’aurait pas dû débuter là où il se termine.

De John Krokidas. Avec Daniel Radcliffe, Dane DeHaan, Ben Foster, Jack Huston, Michael C. Hall. États-Unis. Prochainement.

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