Exclusif : David Lowery parle de ses prochains projets THE OLD MAN AND THE GUN, PETER ET ELLIOTT LE DRAGON et TORSO

Rencontré à Cannes lors de la présentation des AMANTS DU TEXAS, David Lowery s’est épanché pour Cinemateaser sur ses prochains projets de scénariste et de réalisateur.

Dès que LES AMANTS DU TEXAS (en salles depuis hier) a été présenté à Sundance en janvier dernier, David Lowery a été élevé au rang de « next big thing ». Un statut qui s’est confirmé lors de la projection du film à la Semaine de la Critique de Cannes. C’est d’ailleurs à cette occasion que nous l’avions longuement rencontré pour discuter de cette excellente romance 70’s aux influences altmanienne et malickienne. Pour découvrir ses propos concernant LES AMANTS DU TEXAS, rendez-vous dans Cinemateaser n°27 actuellement en kiosques, dans lequel vous pourrez également lire une interview de Casey Affleck, costar du film.

Lowery, désormais scruté et convoité par l’industrie, déborde donc de projets. Depuis Sundance, il a été attaché à pas moins de quatre projets dont l’un – TO BE TWO, toujours avec Casey Affleck – a été annoncé il y a quelques semaines seulement. Nous n’avions donc pas pu en discuter avec lui. Le cinéaste s’est toutefois épanché pour nous sur ses trois autres projets : PETER ET ELLIOTT LE DRAGON, remake du classique Disney dont il doit écrire le scénario, THE OLD MAN AND THE GUN dont la vedette sera tenue par Robert Redford et TORSO, adaptation d’un roman graphique qui se penche sur l’histoire d’un tueur en série ayant été traqué par Eliot Ness dans les années 30.

1. PETER ET ELLIOT LE DRAGON

David Lowery : « J’ai vu l’original quand j’étais enfant mais je ne l’ai pas revu depuis mes 5 ou 6 ans. J’ai donc décidé de ne pas le revoir [pour écrire le scénario du remake]. Toby Halbrooks, qui a produit PIONEER (un court-métrage de Lowery, ndlr) et LES AMANTS DU TEXAS avec moi, coécrit ce remake car tout comme moi, il adore PETER ET ELLIOTT LE DRAGON. Au départ, les gens de Disney nous a dit qu’ils comptaient en faire un remake et on s’est dit que ce serait amusant de s’y atteler. Nous sommes partis sur une idée qui serait très fidèle à notre idée d’un classique pour enfants, comme L’ÉTALON NOIR ou E.T. Un film qui se bonifie quand on grandit. Nous avons donc proposé cette idée à Disney en pensant qu’ils ne nous rappelleraient jamais. Et pourtant, ils l’ont fait et nous ont même proposé d’écrire le script. Je ne suis pas fan des remakes en règle générale mais c’était une opportunité amusante à saisir. Nous allons faire notre maximum pour écrire un film que tous nos amis seront ravis de voir avec leurs gamins. Il sera forcément différent de l’original puisque nous ne l’avons pas revu depuis notre enfance. Et puis, comme je ne vais pas le réaliser, tout ce que je peux faire, c’est livrer le meilleur script possible. C’est assez surprenant ce qui nous arrive… Souvent on se dit : ‘C’est vraiment étrange qu’on écrive ça !’ (Rires.) »

2. THE OLD MAN AND THE GUN

David Lowery : « Robert Redford a vu LES AMANTS DU TEXAS et après Sundance, je l’ai rencontré, avec son producteur. J’avais déjà lu l’article (du New Yorker, concernant le braqueur Forrest Tucker, né au début des années 1920 et qui a passé la majeure partie de sa vie en prison ou à s’en échapper, ndlr). Je pensais qu’il ferait un excellent film. Robert et son producteur l’avaient lu aussi, ils m’en ont parlé et m’ont demandé comment j’aborderais cette histoire. Je leur ai parlé plus spécifiquement de trois paragraphes de l’article qui, selon moi, constitueraient un cœur parfait pour le récit. Je leur ai assuré qu’il fallait se focaliser sur ces trois paragraphes. Ils ont aimé mon approche et m’ont demandé de l’écrire. C’est une nouvelle étape pour moi. De St NICK aux AMANTS DU TEXAS à THE OLD MAN AND THE GUN, il y a un vrai parcours. THE OLD MAN AND THE GUN sera sans aucun doute le film le plus mainstream que j’aurais fait jusqu’à présent. Je le situe dans la tradition du cinéma des 70’s. J’essaie toujours de trouver de nouvelles façons de faire des choses anciennes. C’est mon credo. J’espère que ce projet va aboutir avant la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. Ce sera un vrai plaisir de travailler avec Mr Redford, car il soutient le cinéma indépendant depuis très longtemps via Sundance. C’est merveilleux de le voir aller encore plus loin aujourd’hui en travaillant avec de jeunes cinéastes [qui sont passés par son festival]. Je pense que Robert veut juste retravailler, jouer de nouveau. Il joue dans ses réalisations certes, mais je le sens très enthousiaste à l’idée de se reconnecter à l’esprit de l’époque où il faisait des films qui ont fait de lui ce qu’il est. Quelle meilleure façon de le faire qu’avec des cinéastes révélés par le Sundance Institute ? Il soutient l’indépendance et la liberté de création dans le cinéma depuis des années. Et maintenant, il soutient ces idées dans les faits en travaillant avec des cinéastes comme JC Chandor (sur ALL IS LOST, ndlr) ou moi. »

3. TORSO

David Lowery : « Ce projet est plus embryonnaire. Nous ne savons pas encore quand et comment il va aboutir. Je connaissais le roman graphique depuis l’époque où David Fincher en développait l’adaptation. Je me suis juste rencardé sur où ça en était et on m’a présenté aux auteurs (Brian Michael Bendis et Marc Andreyko, ndlr) et on en a parlé. David Fincher comptait le faire en noir et blanc mais de mon côté, je n’envisage pas nécessairement TORSO ainsi car je ne pense pas que cela soit nécessaire de coller au roman graphique à ce point. En revanche, je suis sûr que j’aurai envie de le faire avec Bradford Young, mon chef opérateur sur LES AMANTS DU TEXAS. De la même façon que nous avons capturé l’été texan dans LES AMANTS DU TEXAS, j’aimerais capturer la froideur de l’hiver du midwest dans TORSO. Je suis originaire de cette région, je viens du Wisconsin. Je vois là une belle opportunité de filmer ce monde. Dans le roman graphique, Eliot Ness est presque un élément du décor. J’aimerais le mettre au premier plan car c’est un personnage tragique. Je vois en TORSO l’histoire d’un homme échouant à être au niveau de sa légende. Un peu comme Bob dans LES AMANTS DU TEXAS. Cet orgueil me fascine. »