6 questions à Daniel Brühl, acteur du CINQUIÈME POUVOIR

04-12-2013 - 14:45 - Par

Quelques semaines seulement après avoir brillamment campé Niki Lauda dans RUSH, le comédien revient sur les écrans dans LE CINQUIÈME POUVOIR, où il excelle une nouvelle fois. Rencontre express.

Cette interview a été publiée dans Cinemateaser Magazine n°29 daté novembre 2013, actuellement en kiosques

Après RUSH, c’est la deuxième fois cette année que vous jouez un personnage réel. Qu’est-ce que cela change dans votre travail ?
C’est une énorme responsabilité. Cela dit, avoir cette source humaine et vivante est très utile. Encore faut-il avoir la chance d’entretenir une bonne relation avec la personne que vous incarnez. Cela a été mon cas avec Niki Lauda et Daniel Berg. Ils étaient tous les deux très ouverts à la discussion.

Au départ, Daniel Berg, qui est Allemand comme vous, devait être campé par l’Anglais James McAvoy…
Récemment, Hollywood a donné davantage leur chance aux acteurs européens et cela me réjouit car cela rend les choses plus authentiques. J’étais considéré pour le rôle de Daniel Berg avant que James ne soit engagé : bien sûr, j’étais un peu triste de ne pas avoir le rôle au départ car je me disais ‘Daniel et moi avons à peu près le même âge, nous sommes tous les deux Allemands… Cela serait tellement simple à jouer pour moi !’ (Rires.) Alors quand James a abandonné, j’étais très heureux qu’on me rappelle.

Comment voyez-vous Daniel ? Comme un héros, un journaliste ou une sorte de terroriste ?
J’ai très vite compris que ce sujet est trop complexe pour que l’on utilise des termes comme « traître », « méchant » ou « héros ». En revanche, je n’ai aucune raison de douter de l’intégrité de Daniel. Je suis allé chez lui et il logeait gratuitement deux activistes français. Il est réellement engagé, tout comme sa femme.

Participer à un tel projet doit être compliqué car vous ne pouvez ni prendre parti pour Berg et Assange, ni les critiquer, au risque d’être vous-même attaqué…
L’idée à la base de WikiLeaks est très positive : la liberté d’information, la transparence… Mais après se posent diverses questions : comment pouvez-vous faire face à toutes ces informations ? Qu’en faites-vous et comment gérez-vous leurs répercussions sur les gens concernés ? C’est ce dont parle LE CINQUIÈME POUVOIR. Il est clair que le film n’est pas un documentaire : je n’ai jamais eu l’impression qu’il prétendait détenir ou présenter la vérité. Il est très neutre et sincère, ne s’oppose pas à Assange ou à WikiLeaks. Mais il ne les glorifie pas non plus. Comme il existe de nombreuses informations sur le sujet, il aurait été stupide de faire un film partisan.

Même si LE CINQUIÈME POUVOIR est neutre, pensez-vous qu’il se place tout de même du côté du peuple ?
Oui, en se terminant par une interview de Julian Assange – ce qui, en quelque sorte, lui donne le dernier mot –, le film suggère que chacun devrait chercher la vérité, trouver sa propre vérité. C’est aussi le sens du titre : le cinquième pouvoir est le citoyen responsable et actif. La première fois que j’ai entendu parler de WikiLeaks, je me suis tout de suite dit qu’un film se ferait un jour sur le sujet. Pour moi, WikiLeaks est une des plus importantes et pertinentes organisations de notre époque. Notre génération se plaint constamment qu’il est plus difficile de protester aujourd’hui que dans les années 70. Avec la globalisation, on se sent incapable de faire la différence. Le fait d’utiliser Internet pour cela est une idée fabuleuse.

Comment définiriez-vous Benedict Cumberbatch ?
Il est très anglais ! (Rires.) La première fois que je l’ai rencontré, il savait ce que je prenais au petit déjeuner. Il savait que j’étais gaucher… Alors je lui ai dit « C’est un plaisir de vous rencontrer, Monsieur Holmes » et il m’a répondu « Oh je suis tellement désolé ». En fait, il est tellement dedans qu’il vous analyse, comme Sherlock le ferait. C’était un peu flippant ! (Rires.)

LE CINQUIÈME POUVOIR est en salles. Lire notre critique

Pub
 
 

Les commentaires sont fermés.