3 DAYS TO KILL : chronique

20-03-2014 - 10:26 - Par

McG dirige Kevin Costner dans un thriller produit par Luc Besson, qui cherche sa place entre l’action pur jus et la comédie dramatique.

Un réalisateur pop et une icône de l’Amérique sont-ils solubles dans le cinéma de Luc Besson? 3 DAYS TO KILL, dirigé par McG (CHARLIE’S ANGELS, TERMINATOR RENAISSANCE, TARGET), interprété par l’immense Kevin Costner et produit par EuropaCorp, est un film bâtard et tourmenté. Le scénario est signé Luc Besson : 3 DAYS TO KILL a donc son lot de flics idiots, de berlines et de gags triviaux. Il regorge aussi de clichés sur la France, mais on ignore s’ils proviennent du script (le précédent film de Luc Besson, MALAVITA, était un festival) ou s’ils sont le fait d’un réalisateur américain expatrié et galvanisé par la beauté de Paris. La tour Eiffel de tous les plans; le Sacré-Cœur pour apprendre à faire du vélo… Et puis c’est désormais une habitude chez EuropaCorp: tous les Français sont anglophones –une incohérence qui entraîne des confusions narratives flagrantes. Peu importent nos états d’âme de pauvres frogs : 3 DAYS TO KILL vise bien au-delà du seul public hexagonal, rompu aux recettes de Luc Besson. Heureusement, le produit a de la gueule. Derrière la caméra, un réalisateur confirmé… qui succombe parfois à l’image publicitaire certes (McG est expert du clip et de la pub), mais qui sait filmer les scènes d’action dans une grande lisibilité, qui travaille ses décors et rythme son histoire. De vraies bonnes idées de mise en scène donnent du souffle, de l’énergie et une certaine modernité au récit. Surtout, McG prend un plaisir évident à diriger Kevin Costner, sublime en figure crépusculaire. Il incarne Ethan, un agent de la CIA n’ayant plus que trois mois à vivre, et se rendant à Paris pour renouer avec sa femme et sa fille dont il s’est éloigné. Débarque alors un autre agent (Amber Heard), sorte de femme fatale de comic book, qui lui propose une dernière mission en échange d’un traitement expérimental. Ethan doit alors être un père aimant et un tueur sans merci, deux rôles qu’il parvient difficilement à conjuguer. Kevin Costner charrie une tendresse, une intégrité, une force et une violence toutes américaines qui lui permettent d’habiter littéralement le film et de transcender toutes les mauvaises répliques du monde. Il y a quelque chose de surréel et poétique à le voir traîner sa sagesse ou son spleen dans les rues vieillottes du Paris pittoresque. McG lui offre de belles scènes dramatiques, de spectaculaires scènes d’action. Problème majeur : les deux visages de 3 DAYS TO KILL ne peuvent coexister en harmonie, la faute à un scénario très faible qu’aucune figure de style pop ni aucune icône du cinéma n’arrivent à pallier.

De McG. Avec Kevin Costner, Amber Heard, Hailee Steinfeld. France/États-Unis. 1h59. Sortie le 19 mars

 

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