Cannes 2014 : THE SALVATION / Critique

16-05-2014 - 23:44 - Par

De Kristian Levring. Sélection officielle, hors compétition, séances de minuit.

Synopsis : Dans les années 1870, dans le Grand Ouest américain, un homme sans histoire suscite la colère d’un chef de gang en se vengeant de l’assassin de sa famille…

Un western sur-stylisé, baigné d’une lumière lunaire surréaliste, dont le ton est donné par le plus horrible des crimes. Ça s’est passé dans une diligence que Jen (Mad Mikkelsen), soldat danois émigré aux États-Unis avec son frère depuis huit ans, a partagé avec sa femme et son fils, nouvellement arrivés sur le territoire, et deux criminels qui lorgnent sous la jupe de madame. Débarqué manu militari, Jen court après le convoi mais arrive trop tard : sur place, il n’a qu’à constater qu’on a tué sa famille. Il exécute les deux bêtes sanguinaires. Dommage, dans le lot, il a collé une demi-douzaine de balles au frère d’un chef de gang. Et la petite ville, son shérif et son maire pourris, de devenir le théâtre d’un bain de sang puis une terre brûlée. Rien de bien neuf sous le soleil plombant du western désespéré et du pistolero n’ayant plus rien à perdre. Cousu de fil blanc, prévisible au possible. Tout ce qui lui reste : quelques belles idées de mise en scène, à base de trous de balles bien placés (désolés), et une volonté d’appliquer une patine de western bis, un air de carton-pâte. Ou de parc à thèmes de province, on ne sait plus trop. THE SALVATION aligne les numéros sans bavure, bafoue la promesse faite dans le premier quart d‘heure d’un récit âpre et crépusculaire et s’en tient à l’exercice formel assez vain… Il y a de belles gueules (Mads en tête), mais aucun regard profond ni aucune ride dessinée à la poussière fine des grands espaces ne saurait pallier le manque d’authenticité criant de ce film. Bien camouflé par la dictature du « fun » et du « cool » et trop propre pour être honnête, THE SALVATION est aussitôt vu, aussitôt oublié.

De Kristian Levring. Avec Mads Mikkelsen, Eva Green, Jeffrey Dean Morgan, Eric Cantona, Michael Raymond-James, Mikael Persbrandt. Danemark. 1h30. Sortie le 5 novembre

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