23-05-2014 - 12:30 -
Cannes 2014 : LES PONTS DE SARAJEVO / Critique
Treize segments, comme autant de fenêtres sur Sarajevo. Chaque cinéaste y va d’une réflexion sur cette ville dont le nom seul suffit à évoquer les tragédies historiques. Il y a des courts fictionnels, documentaires et donc éducatifs, expérimentaux et passionnés, l’arrière goût du drame ou le vent de l’espoir. LES PONTS DE SARAJEVO est le genre de films collectifs s’adressant à une niche qui n’a pas peur de la théorie. D’ailleurs, est-ce un film ? Oui, mais pas dans le sens narratif du terme. C’est une œuvre d’engagement, de commémoration, qui remplit totalement son devoir d’hommage et donne à des artistes la place de s’exprimer sur un sujet qui leur est cher. Ceux qui aiment le cinéma comme un art pratique pourront en revanche être décontenancés par l’hétérogénéité de l’ensemble, bien que la note d’intension veut nous convaincre du contraire en soulignant son unicité. « Un film », explique Jean-Michel Frodon, directeur artistique des PONTS DE SARAJEVO. Peut-être que les érudits en Histoire voient des correspondances entre les segments, des « ponts », mais ceux qui recherchaient de l’information autant que de cinéma sont perdus. Reste le petit film de Sergei Loznitsa, magnifique travail esthétique et militant en noir et blanc, muet mais sonore, qui cristallise la nouvelle Sarajevo, celle où la vie gagne à la fin. De Aida Begic, Leonardo Di Costanzo, Jean-Luc Godard, Kamen Kalev, Isild Le Besco, Sergei Loznitsa, Vincenzo Marra, Ursula Meier, Vladimir Perisic, Cristi Puiu, Angela Schanelec, Marc Recha, Teresa Villarde. 1h50. Sortie le 2 juillet  |
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