Cannes 2016 : THE HAPPIEST DAY IN THE LIFE OF OLLI MÄKI / Critique

21-05-2016 - 11:18 - Par

Cannes 2016 : THE HAPPIEST DAY IN THE LIFE OF OLLI MÄKI

De Juho Kuosmanen. Sélection officielle, Un Certain Regard.

Synopsis (officiel) : Été 1962, Olli Mäki prétend au titre de champion du monde poids plume de boxe. De la campagne finlandaise aux lumières d’Helsinki, on lui prédit un avenir radieux. Pour cela, il ne lui reste plus qu’à perdre du poids et à se concentrer. Mais il y a un problème – Olli est tombé amoureux de Raija.

Après avoir été une promesse de la Cinéfondation, le réalisateur finlandais Juho Kuosmanen intègre la Sélection officielle cannoise et c’est une vraie découverte. THE HAPPIEST DAY IN THE LIFE OF OLLI MÄKI nous transporte au début des années 60 pour suivre Olli Mäki, gloire nationale de la boxe, dans les quelques jours qui précèdent son grand combat pour devenir champion du monde. OLLI MÄKI ne prend pas les voies habituelles du film de boxe, préférant au ring les moments d’intimité du sportif, cet « avant » où Olli a une mission : perdre du poids pour passer en dessous de la barre des 60 kilos. C’est ainsi que le réalisateur replace son héros à gauche-toute, là où va sa sensibilité, lui qui évite les projecteurs et rechigne à serrer des pognes. La politique l’emmerde et au moment de combattre un boxeur américain, le combat est aussi idéologique. « Héros de la classe ouvrière » (comme le décrit Juho Kuosmanen), Olli Mäki est un personnage attachant, d’autant que ce biopic partiel s’attarde plus précisément sur sa rencontre avec la belle Raija, qui le détourne totalement de son objectif. Ainsi le film est moins un film de boxe que le récit d’un rêveur, d’un sportif poète sans grande ambition, absolument inconscient des responsabilités qui lui incombent. Un parti pris surprenant et payant, puisque THE HAPPIEST DAY IN THE LIFE OF OLLI MÄKI ne va jamais là où on l’attend. Plastiquement, le film nous invite à célébrer la beauté des 60’s avec une grâce et un entrain fous. Filmé en 16mm et en N&B, il a le look des vieux scopitones, peut-être parce que le réalisateur finlandais a écumé les labo Kodak pour se fournir en pellicules Kodak Tri-X, utilisées pour la télévision et non pour le cinéma. Le film prend alors le look de sublimes archives, comme si les reportages de l’ORTF avaient été réalisés par Claude Lelouch. Petites robes à fleurs, Finlande bucolique, tacots d’époque et bicyclette : la surprise est totale de découvrir un film de boxe romantique et un réalisateur qui sauve le cinéma finlandais du joug écrasant d’Aki Kaurismaki – quoi que les deux partagent la même vision sentimentale du monde.

De Juho Kuosmanen. Avec Jarkko Lahti, Oona Airola, Eero Milonoff. Finlande. 1h32. Prochainement

 

 

 

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