Cannes 2016 : LA LONGUE NUIT DE FRANCISCO SANCTIS / Critique

21-05-2016 - 15:54 - Par

Cannes 2016 : LA LONGUE NUIT DE FRANCISCO SANCTIS

De Francisco Marquez & Andrea Testa. Sélection officielle, Un Certain Regard.

Synopsis : Un homme sans attache politique reçoit, en pleine dictature militaire, l’information précise – le nom et l’adresse – de deux personnes qui vont disparaître, enlevées par le régime. Cette même nuit, il devra prendre la décision la plus importante de sa vie. Va-t-il les sauver, au mépris de sa propre vie ?

L’Argentine durant la dictature militaire des années 70. Un homme confronté à un dilemme qui teste ses valeurs d’antan et son courage d’aujourd’hui. Sur le papier, LA LONGUE NUIT DE FRANCISCO SANCTIS a tout pour lui. On pouvait même espérer qu’il puisse lorgner vers le travail d’exhumation moral et politique accompli par Pablo Larrain (dans TONY MANERO, SANTIAGO 73 et NO) pour le Chili. Des espoirs profondément déçus puisque LA LONGUE NUIT DE FRANCISCO SANCTIS ne fait qu’effleurer son sujet. Pire : il le fait sans réelle conviction narrative et prend le spectateur à rebrousse-poil avec une fin de p’tit malin. Sans cette conclusion – qu’on qualifiera d’arnaque faussement auteuriste –, gageons que LA LONGUE NUIT DE FRANCISCO SANCTIS n’aurait sans doute pas le cachet « festival » et serait bien moins remarqué sur le circuit. Cela dit, même sans sa fin irritante, le film de Francisco Marquez et Andrea Testa ne convaincrait pas. En dehors de son esthétique – le grain, le caractère charnel de la reconstitution, l’utilisation de la lumière comme dramaturgie notamment dès que Francisco use de cabines téléphoniques –, LA LONGUE NUIT DE FRANCISCO SANCTIS se révèle laborieux. D’une durée minimale (1h18), le film semble pourtant déjà trop long, tant son récit s’étire en scènes inutiles et en dialogues redondants – cette interminable scène de billard qui ressasse les enjeux ! En dépit de ce mécanisme de répétition censé illustrer les conflits intérieurs de Sanctis, ses doutes et ses hésitations, les auteurs sont incapables d’insuffler la moindre tension à leur film – à moins qu’il s’agisse d’un parti-pris incompréhensible. LA LONGUE NUIT DE FRANCISCO SANCTIS se délite donc de minute en minute, le spectateur se retrouvant privé de tout sentiment d’identification et de toute émotion. Le trouble et l’urgence connus par Francisco Sanctis n’affleurent même pas à l’écran de ce film sans réel regard.

De Francisco Marquez & Andrea Testa. Avec Diego Velazquez, Laura Paredes, Valeria Lois. Argentine. 1h16. Prochainement

 

 

 

 

 

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