CEFF 2016 : AUTHOR, THE JT LEROY STORY

06-06-2016 - 11:20 - Par

CEFF 2016 : AUTHOR, THE JT LEROY STORY

Infos, galerie, questions au réalisateur… Tout sur les films de la compétition indépendante américaine du Champs-Elysées Film Festival 2016.

C’est quoi ?
JT Leroy est un romancier hype, à l’origine notamment du « Livre du Jérémie » qu’Asia Argento avait adapté dans un film éponyme en 2005. Sauf que JT Leroy n’existe en fait pas. Il y a une dizaine d’années, le New York Magazine révèle que ce nom n’est qu’un avatar de Laura Albert et que cette artiste de 40 ans a créé Leroy pour exprimer des sentiments qu’elle ne parvenait pas à exorciser en tant qu’elle-même. Incarné pour ses rares apparitions publiques par Savannah Knoop (une amie de Laura Albert), JT Leroy a pourtant longtemps fait illusion. Le documentaire AUTHOR : THE JT LEROY STORY de Jeff Feuerzeig (déjà derrière THE DEVIL AND DANIEL JOHNSTON) entend remonter le fil de ce que certains appellent l’un des plus gros canulars du monde de l’édition.

Questions au réalisateur Jeff Feuerzeig

Qu’est-ce que ‘le cinéma indépendant’ pour vous ?
Le cinéma indépendant regroupe les films qui sont financés en dehors du système des studios et, par conséquence, qui sont faits sans les compromis qui vont avec cette manière de faire les choses en comité. THE DEVIL AND DANIEL JOHNSTON en est le parfait exemple. Il a été fait avec un million de dollars – de l’argent privé –, une caméra, de la passion pour l’histoire qu’il racontait et la liberté de ne pas changer la moindre image.

Pensez-vous que l’époque soit enthousiasmante pour le cinéma indépendant ?
J’ai l’habitude de dire que les derniers vestiges d’un cinéma réellement indépendant se trouvent dans le monde du documentaire. Pour moi, c’est le genre le plus excitant. J’y ai eu la liberté de m’inspirer du Nouveau Journalisme des 60’s et 70’s, puis d’en repousser les limites. Je vois le documentaire indépendant comme une toile vierge pouvant recueillir un spectre infini d’idées où la narration, le cinéma vérité, le monologue intérieur, le point de vue subjectif et l’animation peuvent coexister pour raconter une histoire d’une manière unique et nouvelle mais aussi, et c’est peut-être le plus important, pour partir à la recherche de vérités plus profondes.

Quel est votre film français préféré et pourquoi ?
JULES ET JIM de François Truffaut. À la fac, je suis tombé amoureux des grands films américains des 70’s comme MEAN STREETS ou TAXI DRIVER. Du coup, j’ai commencé à lire tout ce que je pouvais trouver à propos de Martin Scorsese et Paul Schrader. Et, à travers leurs interviews, et plus particulièrement celles de Schrader, j’ai eu connaissance de leur passion pour la Nouvelle Vague. Je me suis mis à en dévorer les films. JULES ET JIM est l’un des nombreux films qui me sont restés. Il capture parfaitement Paris, l’esprit de la jeunesse, d’un jeune amour.

Quel est votre film américain préféré et pourquoi ?
BROADWAY DANNY ROSE de Woody Allen. Il y a quelque chose dans ce film qui me satisfait entièrement. Le groupe de vieux comédiens qui, tel un chœur grec, raconte l’histoire du vieux manager Danny Rose, ça me met à genoux à chaque fois. Danny Rose qui se fait virer par Nick Appolo Forte est l’un des moments les plus tristes que j’ai jamais vus dans un film. Les dialogues pleins de vitalité de Woody Allen… C’est drôle, tragique, bizarrement poignant. Pour moi, c’est un chef-d’œuvre.

 

 

 

 

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