CEFF 2016 : MORRIS FROM AMERICA

06-06-2016 - 11:28 - Par

CEFF 2016 : MORRIS FROM AMERICA

Infos, galerie, questions au réalisateur… Tout sur les films de la compétition indépendante américaine du Champs-Elysées Film Festival 2016.

C’est quoi ?
Peut-on vraiment prendre avec humour de déménager en Allemagne pour suivre son père entraîneur de foot ? C’est la question à laquelle est confronté Morris, ado américain de 13 ans qui, loin de chez lui, va tomber amoureux et embrasser ses rêves de carrière dans le rap. Avec ce coming of age, le réalisateur Chad Hartigan explique s’être inspiré d’expériences très personnelles et avoir voulu fusionner le cinéma européen avec le teen movie à l’américaine. Avec un jeune talent à suivre de près : Markees Christmas, dont c’est les grands débuts et qui, après la présentation du film à Sundance, a très rapidement été harponné par une agence pour être représenté.

 

Questions au réalisateur Chad Hartigan

Que signifie être indépendant pour vous ?
Je souscris à la définition littérale, qui est qu’il décrit tous les films faits par des compagnies qui ne les distribuent. Donc c’est un film qui doit se battre pour exister deux fois – d’abord dans la recherche de financement pour être fait puis dans la recherche d’un distributeur pour être vu. Le cinéma indépendant n’a pas de genre, ni de budget, ni d’esthétique commune. Mais sa cohésion est dans la lutte.

Pensez-vous que le cinéma indépendant vit une période excitante ?
Pour être tout à fait honnête, non. Je crois que c’est une période très très difficile pour le cinéma indépendant. Il n’a jamais été plus simple de faire des films, mais il n’a jamais été plus dur de faire en sorte que cela importe aux gens. Surtout dans un contexte de sortie en salles, ce que tout réalisateur espère. Et même une fois que vous avez fait quelques films qui ont eu du succès en festivals ou auprès des critiques, il n’y a plus cette manière viable de traduire ce succès dans un contexte de studio, à moins que vous ne vouliez faire un type de films très particuliers que les studios recherchent activement, ces temps-ci. On a l’impression qu’il y a un choix à faire entre intéressant et être payé et pour l’instant, les deux semblent incompatibles. Bien sûr, il y a toujours des exceptions à la règle qui vous donnent espoir.

Quel est votre film français préféré ?
Question difficile. Je ne peux pas choisir alors je vais citer ceux qui ont eu une influence majeure sur MORRIS FROM AMERICA. LOLA de Jacques Demy contient une séquence merveilleuse entre un marin américain et une Française qui, soudain, se met au ralenti alors qu’ils s’amusent à la foire. C’est quelque chose que j’ai copié pour MORRIS. Il y a aussi A NOUS LA LIBERTE de René Clair, pour son esprit de désinvolture. La caméra fait ce qu’elle veut. Beaucoup des films de Clair ont ça. Tellement de techniques ont été découvertes ou expérimentée à cette époque que ce n’était pas très grave si ça ne collait pas à l’histoire. J’y ai pensé quand j’ai utilisé les fermetures et les ouvertures à l’iris dans MORRIS, parce que je voulais que le film ait le point de vue de l’expérience adolescente du premier amour et que cette impression que tout est possible soit importante. Et en dernier lieu, ma réalisatrice contemporaine préférée est Céline Sciamma et ses deux films TOMBOY et BANDE DE FILLES ont été de très grandes influences. Pour moi, c’est un génie.

Quel est votre film américain préféré ?
Le film que j’ai le plus vu, c’est probablement BIG PARTY, une teen sex comédie d’Hollywood de 1998. Je l’ai vu quand j’étais au lycée et je l’ai adoré et je l’ai revu plein de fois depuis. Je crois qu’un bon nombre de réalisateurs de mon âge ont ce même penchant pour lui. MORRIS, c’était ma tentative de faire une teen sex comédie américaine, où des choses plus profondes se déroulent sous le verni. Mixé à une sensibilité artistique plus européenne.

 

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