CEFF 2016 : KATE PLAYS CHRISTINE

06-06-2016 - 13:05 - Par

CEFF 2016 : KATE PLAYS CHRISTINE

Infos, galerie, questions au réalisateur… Tout sur les films de la compétition indépendante américaine du Champs-Elysées Film Festival 2016.

C’est quoi ?

En 1974, la journaliste et présentatrice Christine Chubbuck, 29 ans, se suicidait d’une balle dans la tête, en direct à la télé. Depuis, la bande est introuvable… KATE PLAYS CHRISTINE est un projet hybride : il suit en effet une jeune actrice, Kate Lyn Sheil (vue dans YOU’RE NEXT ou la série THE GIRLFRIEND EXPERIENCE), qui s’apprête à incarner Chubbuck dans un film. En documentant la préparation et les interrogations de la comédienne, le réalisateur Robert Greene retrace également le destin tragique de la journaliste qu’elle va incarner. De quoi flouter les lignes entre fiction et réalité, entre biopic et documentaire, tout en questionnant la condition de l’actrice ainsi que les limites de ce que le cinéma peut montrer et le spectateur, accepter.

 

Questions au réalisateur Robert Greene

Que signifie d’être indépendant pour vous ?
En Amérique, l’indépendance signifie ne pas avoir d’argent – ce qui est à la fois une bénédiction et une malédiction. Vous êtes libre de faire les films tel que vous le voulez mais c’est constamment une lutte. Ça me va. C’est notre boulot d’utiliser cette liberté forcée pour prendre des risques et essayer de faire des films qui survivront à une saison de festivals !

Pensez-vous que l’époque soit enthousiasmante pour le cinéma indépendant ?
Oui. Particulièrement pour le cinéma non fictionnel. Je crois qu’il connaît une certaine renaissance mondiale actuellement. Des cinéastes tout autour du monde font des films formellement inventifs et qui, bien que basés sur la réalité, reformatent l’idée de ce qu’est un documentaire. Dans le monde de la fiction, j’ai participé à beaucoup de projets intéressants, mais la ‘non fiction’ reste ce qui m’excite le plus.

Quel est votre film français préféré et pourquoi ?
C’est impossible pour moi de répondre car le cinéma français – des 400 COUPS à BEAU TRAVAIL en passant par 75% des films de Godard – ont toujours représenté énormément pour moi. Mais si je devais en choisir un seul, ce serait LA MAMAN ET LA PUTAIN de Jean Eustache. C’est totalement libre, à la manière dont pouvaient l’être les meilleurs films de la Nouvelle Vague, mais c’est aussi émotionnellement très dense, c’est hilarant, incroyablement complexe dans sa peinture du mélodrame humain.

Quel est votre film américain préféré et pourquoi ?
Ça aussi c’est impossible ! Mais disons WELFARE de Frederick Wiseman. À mes yeux, Wiseman a réalisé plus de chefs-d’œuvre que n’importe quel autre cinéaste et WELFARE est un de ses meilleurs. Avec les plus modestes des moyens, il brosse un portrait très humain de nos meilleurs et pires instincts, révèle tout un système économique, une façon de penser et la lutte quotidienne qui oppose les plus pauvres à ceux assermentés pour leur donner une aide ou la leur reprendre.

 

 

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