Un équivalent indien aux DIX COMMANDEMENTS, dont le souffle décomplexé ridiculise bon nombre de blockbusters récents.
Sauvé des eaux par des villageois lorsqu’il n’était qu’un nourrisson, Shivudu ignore tout de ses origines. Même quand, une fois devenu adulte, il se laisse séduire par un irrésistible appel de l’aventure le conduisant dans le royaume voisin. Sous le charme d’une rebelle luttant contre un tyran esclavagiste, Shivudu finit par rejoindre la lutte sans se douter qu’il est en train d’embrasser son destin messianique. Quelques mois à peine après la sortie mondiale d’EXODUS, l’Inde dévoilait sa dernière superproduction aux accents « bibliques », et dont la logistique pharaonique et le triomphe commercial suffisent à en remontrer à la fresque pantouflarde de Ridley Scott. Parce que contrairement à la démarche du réalisateur de GLADIATOR, qui pâtissait d’une rationalisation contreproductive de sa mythologie, LA LÉGENDE DE BAAHUBALI ne saurait s’embarrasser de telles considérations, avec à son bord l’auteur du délirant EEGA. À la barre d’une épopée pourvue de moyens logistiques considérables, S.S. Rajamouli entend clairement redéfinir le concept de démesure. À chaque scène ! De l’escalade d’une montagne olympienne à faire baver d’envie le Tom Cruise de MISSION IMPOSSIBLE 2, de la domination à main nue d’un taureau herculéen jusqu’à une monstrueuse bataille finale (un pur moment de bravoure faisant office de flash- back !), BAAHUBALI y va à fond dans l’exagération et l’iconographie martiale sans se soucier d’en faire trop. Le résultat aurait pu être ridicule, surtout avec des effets spéciaux pas toujours très bien fignolés, mais la puissance des images, l’échelle surdimensionnée du projet et la sincérité du spectacle suscitent un enthousiasme béat de chaque instant. Pour peu qu’on soit prêt à ranger au placard son regard conditionné de spectateur occidental. Car même allégé d’une bonne vingtaine de minutes (afin d’en atténuer les aspects les plus folkloriques), le montage international de LA LÉGENDE DE BAAHUBALI ne peut dissimuler sa nature d’objet conçu pour satisfaire un public indien dont la culture est singulière. Une culture qui ne s’amuse jamais de la virilité excessive du héros et du caractère niais d’une romance teintée de machisme et agrémentée d’inévitables parenthèses musicales. Bref, tout ce qui alimente les préjugés à l’encontre du cinéma indien. Pourtant, c’est aussi ce qui contribue à la générosité de cette première partie, décomplexée, d’un diptyque gargantuesque qui ne s’achèvera que l’année prochaine. La suite, pourtant tournée en même temps, ayant été repoussée de cet été à avril 2017, l’attente n’en sera que plus grande.
De S.S. Rajamouli. Avec Prabhas, Rana Daggubati, Anushka Shetty. Inde. 2h17. Sortie le 15 juin
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