TARZAN : chronique

06-07-2016 - 10:22 - Par

TARZAN : chronique

Variation sur la légende de Tarzan, cette nouvelle superproduction a de bonnes intentions et zéro recul.

Tarzan-PosterDans TARZAN se mélangent le meilleur et le pire des effets spéciaux. Parfois, ils confèrent un souffle épique au film, en permettant au « fils de la jungle » de nous guider, de liane en liane, dans l’immensité d’une nature artificielle. Plus souvent, ces SFX datent le film de vingt ans de retard. Si Alexander Skarsgård évolue dans ce tout-numérique avec une certaine aisance, Samuel L. Jackson y perd toute maîtrise des distances, toute notion d’échelle. Dégingandé ou un peu bêta, son jeu perd de cette force qu’on aime tant. Pourtant, son personnage, même s’il devient rapidement secondaire, est la porte d’entrée vers un pitch prometteur. Il joue un certain George Washington Williams, qui demande à Lord Greystoke, fameux aristocrate né et élevé dans la jungle puis revenu vivre en Angleterre, de retourner au Congo à ses côtés pour prouver qu’un émissaire belge pratique l’esclavage. À noter que ce George Washington Williams a réellement existé : ancien soldat de la Guerre de Sécession devenu historien, il a dénoncé auprès du Roi belge la manière dont les Congolais étaient traités. Cette relecture historique de Tarzan permet de reléguer la légende au second plan du récit –la mort de ses parents, l’adoption par une gorille, la rencontre de Jane, que l’on connaît par cœur, sont simplement rappelées en flash- back. Voilà Tarzan, Jane (Margot Robbie, au summum de sa perfection) et George Washington Williams en partance pour l’Afrique où ils découvrent qu’effectivement, ce Capitaine Rom – joué par un Christoph Waltz en pleine caricature de lui-même – a réduit le pays en esclavage. Tarzan doit maintenant rétablir la justice, non sans avoir auparavant renoué avec sa famille de cœur pendant que Jane, elle aussi, retrouve ses anciennes amies et que George se familiarise avec les modes de vie locaux. Toute cette partie « retrouvailles et découvertes » verse dans une naïveté effarante et, même si l’on comprend l’ambition de David Yates de rendre hommage à un cinéma d’aventures classique, son TARZAN est maladroit, parfois croquignolet (on n’a pas envie de voir Tarzan frotter sa tête à celle d’une lionne qui ronronne, pardon). De beaux moments –souvent dus au charme et à l’enthousiasme de Margot Robbie– jalonnent le film ; d’autres séquences, plus en force (on pense à celles impliquant le chef Mbonga, joué par Djimon Hounsou), donneraient presque l’illusion de modernité ou de puissance. Mais au final, les excès de palette graphique et les trop nombreuses fautes de goût plombent littéralement toutes les bonnes intentions.

De David Yates. Avec Alexander Skarsgård, Margot Robbie, Samuel L. Jackson. États-Unis. 1h50. Sortie le 6 juillet

2Etoiles

 

 

 

 

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