Cannes 2017 : BLADE OF THE IMMORTAL / Critique

18-05-2017 - 15:40 - Par

Cannes 2017 : BLADE OF THE IMMORTAL

De Takashi Miike. Sélection officielle, hors compétition.

Synopsis : Au XVIIIe siècle, un samouraï immortel doit tuer mille malfrats pour racheter ses crimes. Il va bientôt faire équipe avec une jeune fille qui lui demande de l’aide pour venger ses parents, récemment assassinés par des bandits.

THE BLADE OF THE IMMORTAL
Le foufou et très inégal Takashi Miike adapte pour son nouveau long-métrage le manga culte de près de 30 tomes de Hiroaki Samura (en VF « L’habitant de l’infini »). Une histoire de samouraï immortel protecteur involontaire d’une jeune fille en quête de vengeance. À défaut d’être un aficionado de cet univers, on suppose que l’adaptation de Miike s’avère plutôt très fidèle tant elle déroule sur près de 2H20 une succession d’étapes et de rencontres façon récit-feuilleton. Ainsi, Manji le samouraï mort-vivant affronte un par un les différents membres du clan Itto-Ryu jusqu’à arriver littéralement au boss final, Kagehisa Anotsu. D’où un aspect franchement ludique de prime abord. Le film est une gigantesque boucherie, une sorte de « porn film de sabre » où les cadavres s’empilent façon cartoon gore. Gerbes de sang, membres coupés, hémoglobine par hectolitre, THE BLADE OF THE IMMORTAL assure le spectacle avec une outrance plutôt réjouissante. Mais, si l’introduction en noir et blanc laisse présager un film profondément formaliste, la suite est hélas un peu trop anecdotique formellement. Une fois intégré le présupposé rigolo de ce croisement improbable entre HIGHLANDER et GAME OF THRONES, on s’étonne de voir Miike ronronner et répéter jusqu’à l’écœurement les mêmes types de scènes, les mêmes types de cadrages. Si Miike a plutôt réussi Manji, le super-samouraï aux répliques bien badass, le personnage de la jeune protégée est en revanche nettement plus faible. Étrange comme le film a du mal à assumer sa part fantastique et fantaisiste alors que tous les éléments sont là. Traversé pourtant de fragments mélancoliques, il peine à se structurer autour d’un récit vraiment solide pour émouvoir. Amusant puis lassant, le film réussit pourtant à maintenir l’attention par son ultra violence, certes bien sadique, mais jamais putassière. Miike filme ce manga avec la distance et l’amusement nécessaires au plaisir. Un plaisir un peu fade, pas vraiment nourrissant, mais plutôt énergique. Comme une grosse sucrerie.

De Takashi Miike. Avec Takuya Kimura, Hana Sugisaki, Hayato Ichihara. Japon. 2h20. Prochainement

 

 

 

 

(Source vidéo : Furyosa)

 

 

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