Cannes 2018 : ASAKO I & II / Critique

14-05-2018 - 23:33 - Par

Cannes 2018 : ASAKO I & II

De Ryusuke Hamaguchi. Sélection officielle, Compétition.

 

Synopsis (Unifrance) : Asako, une jeune femme de 21 ans qui vit à Osaka, tombe follement amoureuse de Baku. Mais un jour, Baku disparaît. Deux ans plus tard, désormais installée à Tokyo, Asako rencontre Ryohei, qui est le sosie parfait de son amour disparu. Elle va alors se laisser séduire par ce jeune homme qui possède une personnalité totalement différente de celle de Baku.

 

Voilà un peu plus de dix ans que Ryusuke Hamaguchi officie derrière la caméra mais pourtant, son œuvre n’a trouvé le chemin de l’Hexagone que récemment, avec SENSES, dont la sortie en salles coïncide avec sa première venue au Festival de Cannes – et en compétition de surcroît – avec ASAKO I & II. Découvrir de nouveaux talents, quand bien même ont-ils déjà dix ans de carrière, reste le plaisir principal d’un festivalier alors la présence de Hamaguchi ne pouvait qu’attiser la curiosité. Et le contrat s’avère rempli uniquement de manière éphémère, lors d’une séquence introductive extrêmement prometteuse : une jeune femme, Asako, se rend à une exposition du travail du célèbre photographe japonais Shigeo Gocho et là, tombe sur un jeune homme, Baku, qui fredonne sur son passage. Elle le suit hors du musée puis dans la rue. Quelques instants plus tard, leur premier regard donne lieu à un plan sublime, tempétueux, porté par une musique et un ralenti évocateurs. Un plan à la beauté simple, purement cinématographique, dont on ne peut que tomber profondément amoureux mais dont ASAKO I & II ne se relèvera jamais. Car rien de ce qui suit n’est vraiment à la hauteur de cette entrée en matière aérienne. ASAKO I & II déroule une bluette plutôt convenue, déjà vue cent fois, sur les valses hésitations du cœur traitées ici sans réelle profondeur ni densité, avec sa jeune femme évanescente et romantique, son beau garçon idéal et leurs amis sympathiques. Aucune aspérité ne vient bousculer les choses, aucun tournant dramatique ne surprend, tant l’écriture de Hamaguchi apparaît ici superficielle, lancée sur des rails, dépourvue d’un point de vue fort – qu’il soit romanesque ou social – et néanmoins étirée à l’excès. Rien de désagréable pour autant, juste la sensation de voir prendre vie un shojo manga (bandes dessinées pour adolescentes) dont la portée dramatique se révèle assez limitée.

De Ryusuke Hamaguchi. Avec Masahiro Higashide, Koji Seto, Erika Karata. Japon. 1h59. Prochainement

 

 

 

 

 

 

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