SHAZAM ! : chronique

02-04-2019 - 09:46 - Par

SHAZAM ! : chronique

Jovial, malicieux mais un peu « dork », SHAZAM! capitalise sur son côté comédie. Ce n’est donc pas vraiment un film de super-héros.

 

Trimballé de foyer en foyer, le jeune Billy Batson recherche sa mère biologique, une quête qui l’emmène souvent à la frontière de l’illégalité. Les services sociaux lui offrent une dernière chance chez Victor et Rosa Vasquez, parents adoptifs de quatre gamins déjà, une maison chaleureuse… qui n’est toujours pas de son goût. Billy n’est pas un gosse très heureux, mais il a bon fond. Et c’est pour ça qu’un jour d’échappée dans le métro de Philadelphie, alors que le destin l’amène tout droit dans l’antre d’un grand sorcier, il va être désigné récipiendaire des pouvoirs de Shazam ! Et d’un corps d’athlète. On vous passe l’existence d’un antagoniste qui veut sa peau par jalousie, car le film ne brille pas par sa mythologie super-héroïque. Sa volonté de déconstruire le genre a quelques années de retard maintenant. Il est aussi difficile de se raccrocher à la pyrotechnie : SHAZAM ! a le fond vert très approximatif. On doute que ces ratés techniques soient délibérés… même si l’influence du film est moins à chercher du côté de l’ultramoderne MAN OF STEEL que du très vintage SUPERMAN de 1978. David F. Sandberg renoue avec un esprit comic book à l’ancienne, presque naïf. Si Billy vit dans un monde où les super-héros existent bel et bien, subsiste l’impression que SHAZAM ! est le premier blockbuster de son monde ! Il est donc un peu désuet, un peu artificiel mais son métatexte lui permet d’être très ludique à défaut d’être révolutionnaire. L’idée d’en faire un film de Noël permet à Sandberg de jouer sur une régression totalement assumée. Quand il filme caméra à l’épaule deux types en spandex se courir après dans un magasin de jouets, il crée une drôle de distance esthétique avec le genre mais les audaces formelles sont rares. SHAZAM ! fonctionne davantage sur la comédie familiale… qui n’est toujours pas originale, on le concède, mais qui est d’une grande tendresse. Notamment grâce à Jack Dylan Grazer (Eddie dans ÇA), petit clown qui déborde d’enthousiasme, baratine comme un chef, et tombe toujours juste peu importe l’absurdité de ce qu’il a à jouer. Le duo qu’il forme avec Zachary Levi, summum du cool et du facétieux dans le costume de Shazam, est probablement ce qu’on verra de plus bidonnant cette année dans le comic book movie. SHAZAM ! pourrait n’être qu’une bonne plaisanterie du studio Warner perdu face aux ambitions de son DC-verse. Maisle film est un peu plus que ça, dès lors que Sandberg fait vibrer la corde sensible… De cette histoire de gamin qui se trouve une famille, un but et une valeur, il tire quelques scènes iconiques et nous arrache deux ou trois frissons. 

De David F. Sandberg. Avec Zachary Levi, Asher Angel, Jack Dylan Grazer. États-Unis. 2h10. Sortie le 3 avril

3Etoiles

 

 

 

 

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