Cannes 2019 : J’AI PERDU MON CORPS / Critique

17-05-2019 - 15:04 - Par

Cannes 2019 : J’AI PERDU MON CORPS

De Jérémy Clapin. Semaine de la Critique, compétition.

 

Synopsis officiel : À Paris, la main tranchée d’un jeune homme s’échappe d’une salle de dissection, bien décidée à retrouver son corps. Au cours de sa cavale semée d’embûches à travers la ville, elle se remémore toute sa vie commune avec lui, jusqu’à sa rencontre avec Gabrielle.

Une main, séparée de son corps par un accident, cherche désespérément à le retrouver. Quitte à traverser tout Paris par les toits ou le métro. Les pigeons, les rats sont ses pires ennemis. Qu’est-ce qui a bien pu provoquer ce démembrement ? Le réalisateur nous le conte en double flashback (l’enfance du héros et quand il avait encore sa main), car cet accident a bien des raisons. A priori, c’est juste l’histoire d’un livreur de pizzas un peu gauche, devenu ébéniste par amour. Les trois récits, déroulés sur trois temporalités, finiront par se rejoindre pour boucler le destin émouvant de Naoufel, enfant rêveur devenu jeune adulte désenchanté. Quelle bonne idée d’utiliser l’animation : c’est sûrement le médium qui permet le mieux de raconter la richesse d’une vie, mélange d’immense poésie, de quotidien banal et même de fantastique… Aucune allégorie ne résiste à l’imagination débordante de Jérémy Clapin, ni à son coup de crayon urbain et moderne. Voilà un premier film étonnant qui ose l’animation pour adultes. Peut-être peut-on déplorer un déséquilibre entre une partie très narrative et accessible et une autre plus audacieuse, exigeant chez le spectateur une foi indéfectible dans la proposition, un peu trop vite laissée de côté. Bien sûr, c’est compliqué de tenir une narration entière avec une main coupée, anthropomorphisée certes, mais qui peine à émouvoir pleinement. La promesse du concept –et du titre – n’est donc pas entièrement tenue ; le pitch est presque une fausse piste. Clapin se sert avec moins d’habileté du fantastique que du réalisme pour émouvoir avec son jeune héros amoureux, parangon de gentillesse et de romantisme. Le film, qui aurait dû plaire par l’originalité de sa proposition, séduit au final par ses scènes les plus simples.

De Jérémy Clapin. Avec les voix de Hakim Faris, Victoire Du Bois, Patrick D’Assumçao. France. 1h21. Sortie le 6 novembre

 

 

 

 

 

 

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