X-MEN – DARK PHOENIX : chronique

05-06-2019 - 08:54 - Par

X-MEN - DARK PHOENIX : chronique

La saga X-MEN, probable dommage collatéral du rachat de la Fox par Disney, s’offre un joli chant du cygne en forme de retour aux sources.

 

X-MEN est une histoire de hauts et de bas. Les deux premiers volets, précurseurs à l’aube des années 2000, ont pavé le chemin de la domination actuelle du comic book movie. Puis survint X-MEN 3, dont la piètre qualité faillit mettre fin à la franchise, avant que FIRST CLASS puis DAYS OF FUTURE PAST la relancent. On pensait sa tombe creusée pour de bon avec APOCALYPSE, destruction porn sans ampleur, mais Simon Kinberg, scénaristeet/ou producteur sur la licence depuis X-MEN 3, propose avec DARK PHOENIX, son premier film de réalisateur, un retour aux sources convaincant. Au début des 90’s, les X-Men de Charles Xavier ont désormais l’image de héros et de protecteurs de l’Humanité. Jusqu’à ce que, dans l’espace, Jean Grey soit frappée par un nuage de radiations. Lorsque ses pouvoirs s’accroissent dangereusement sans qu’elle ne parvienne à les contrôler, l’équilibre entre mutants et humains est à nouveau menacé… Si DARK PHOENIX prend dans son dernier acte des détours cosmiques, la dramaturgie du film demeure terre-à-terre, intime, et évite l’écueil désormais trop courant d’enjeux apocalyptiques de confrontation entre les mondes. Entièrement focalisé sur ses personnages mutants avec une réelle volonté d’explorer leurs sentiments et leurs interactions – entre eux, avec le monde –, DARK PHOENIX propose un blockbuster à taille humaine, loin du tout-spectacle un peu vain, un peu vide, devenu la norme de la plupart des productions Marvel Studios. À contre-courant donc, voire anachronique par moments, DARK PHOENIX convoque clairement l’esprit des deux premiers volets, sans toutefois atteindre leur évidence et leur maîtrise. Le retour aux sources fonctionne tout de même parce que Simon Kinberg offre de quoi jouer à ses excellents acteurs (qu’il capture dans de fréquents et beaux gros plans), qu’il ne détourne jamais le regard de son sous-texte politique et ne craint pas de mettre ses personnages en péril. Il ne semble jamais écrire à des fins purement industrielles et son récit se révèle alors assez touchant, parfois surprenant, souvent pertinent pour l’époque. Dommage qu’il bute néanmoins sur un montage flottant où la musique de Hans Zimmer, omniprésente, officie comme liant encombrant et superfétatoire. Un manque criant de confiance en son potentiel, alors que, dans le même temps, DARK PHOENIX propose de bonnes scènes d’action, découpées avec soin, à la fois lisibles, dynamiques et traversées d’un vrai sens de l’imagerie. Un humble rappel du pouvoir évocateur, aujourd’hui souvent mis à mal, du genre super-héroïque. 

De Simon Kinberg. Avec Sophie Turner, Jessica Chastain, James McAvoy. États-Unis. 1h54. Sortie le 5 juin

3Etoiles

 

 

 

 

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