The Crazies : chronique

07-06-2010 - 14:39 - Par

CraziesBandeau

Après L’ARMÉE DES MORTS par Zack Snyder débarque un nouveau remake d’un classique de George A. Romero. Pas de zombies, mais c’est tout comme.

Dans une petite ville américaine, des civils se mettent à péter sévèrement les plombs et s’adonnent à une folie destructrice et meurtrière. Dans cette ambiance de fin du monde tentent de survivre quelques rescapés, dont le shérif David Dutton (Timothy Olyphant) et son épouse Judy (Radha Mitchell). Quand ils découvrent que les responsables de ce beau bordel sont très haut placés, ils savent qu’ils n’ont qu’une solution : fuir. Sachant que Romero aime à glisser en sous-texte de ses films des propos politiques acérés (voire franchement anarchistes), on se dit qu’adapter THE CRAZIES de nos jours n’était pas nécessairement une mauvaise idée. Sauf que Breck Eisner ne fait pas grand-chose du matériau dont il dispose.

CraziesPosterLe pouvoir de mort des Etats, les malversations de quelques puissants faisant du quotidien de citoyens lambda un enfer, la peur viscérale de l’autre déchiquetant le lien social… La liste des thèmes pouvant découler de THE CRAZIES est longue comme le bras. 37 ans après l’original, réalisé en pleine guerre froide, ce remake assumé par le responsable de SAHARA (ça part mal), pouvait profiter d’un contexte socio-politique propice à la relecture acerbe : l’héritage de huit ans de bushisme et de terreur post 11/09, les fractures sociales et raciales (l’épisode Katrina…), crise économique sans précédent par la faute de costards cravates isolés dans leurs tours d’ivoire. Bref, de petit film d’horreur/remake inspirant la méfiance, THE CRAZIES pouvait prétendre accéder au statut de petit film d’horreur efficace bien de son temps. Pas de bol, il s’avère au final une relecture sans grande saveur, à la manière des remakes « made in Michael Bay », n’apportant rien de neuf à l’original. Usant de recettes aliénantes que l’on ne souhaiterait vraiment plus voir dans les productions américaines (effets sursaut à tire-larigot, faux suspense quant au sort des héros), THE CRAZIES ne permet pas vraiment d’immersion dans son univers, d’autant que la narration présente peu d’intérêt. A la manière de la parodie du SEIGNEUR DES ANNEAUX vue dans CLERKS 2, THE CRAZIES semble ne montrer que des personnages marchant, traversant des champs, marchant, traversant une ville etc. Une sorte de jeu vidéo à tableaux, dont certains suscitent l’intérêt (une baston dans un garage), mais dont la plupart, gangrénée par une mise en scène trop explicite, finit par tomber dans le grand guignol. Un ton involontairement rigolard que la performance mi-hallucinée mi-dérisoire de Timothy Olyphant n’aide pas vraiment.

The Crazies, de Breck Eisner. USA. 1h41. Avec Timothy Olyphant, Radha Mitchell. Sortie le 9 juin.

Pour voir la bande-annonce en HD, rendez-vous sur Accropix.

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