Review Blu-Ray : Transformers – La Revanche

09-12-2009 - 16:18 - Par

OptimusBumbleBandeau

On le traite de tâcheron ? Michael Bay réalise LA REVANCHE comme un bon vieux doigt d’honneur. Aujourd’hui le «Fuck» existe aussi en HD.

TransformersJaquetteTout le monde contrarie tout le temps Michael Bay, à force d’insultes premier degré («c’est le Diable»), de mépris bobo («Il a mis la Tour Eiffel rive gauche, le con»), de vérités pas si fausses («C’est quand même un peu bas du front, un film de Michael Bay»). Même Paramount et DreamWorks l’ont emmerdé sévère à annoncer la date de sortie de TRANSFORMERS : LA REVANCHE avant même d’en avoir discuté avec lui, comme s’il était acquis qu’il était lié corps et âme à la franchise. Et à Spielberg. Un journaliste au sens de la formule parfaite a un jour dit : «Michael Bay, c’est le stade anal de Spielberg». Ce que Spielberg ne peut pas se permettre – casser des jouets et écrire des blagues pourries -, Bay le fait à sa place. Mais Spielberg, c’est aussi le label qualité de Michael. Entre eux, c’est quasi-fusionnel. Le jour où Steven a emmerdé Michael en lui arguant que TRANSFORMERS 2, c’était maintenant ou jamais (soit un début de production en septembre 2007 ou jamais), le réalisateur a répondu : «C’était mon bébé, j’avais trop peur qu’on me le reprenne.» Pour venger l’humiliation de ce constat d’impuissance sans précédent dans sa carrière, Michael Bay a décidé de repousser les limites du blockbuster. Et de regarder si Hollywood le laissait faire. Avec ses 200 millions de dollars de budget (Megan Fox a lâché que ça se rapprochait dangereusement des 300, mais Megan Fox a une tendance à dire n’importe quoi), Michael Bay a livré un grand actioner de 2h30, entre complaisance totale et rigueur de l’entertainement bien ficelé.

BaySi le scénario est de Kurtzman et Orci (le duo de STAR TREK), il est tout autant coécrit par le puriste Ehren Kruger (garant d’une véritable fidélité à la mythologie Transformers) et Michael Bay himself, qui s’est amusé pendant la grève des scénaristes à séquencer le film en «scène à l’université + blagues de cul» / «scène de destruction massive + film institutionnel pour l’armée américaine». Pendant que les auteurs manifestaient pour améliorer leurs droits, Michael Bay «écrivait» son film. D’aveu des scénaristes, ils ont dû après-coup corriger ce brouillon immature en copie impeccable (car, en plus, Bay est exigeant). Mission accomplie. TRANSFORMERS 2 garde les stigmates d’un script 100% fun et 100% bigger than life, elles sont juste soignées par deux maestros du scénar’ et un fan intransigeant. Pas étonnant alors, que sous des effets spéciaux sans précédents signés ILM, on garde l’arrière-goût d’un pur grand-huit comme on en faisait dans les 80’s et qui traumatise et forme la cinéphilie comme un INDIANA JONES pouvait le faire en son temps. L’hommage à l’entertainment 80’s, vous le trouverez à Petra, décor-clé de TRANSFORMERS 2 mais aussi  territoire jordanien précieux qui recelait le Saint Graal dans LA DERNIÈRE CROISADE. Une courbette qui ne pouvait que forcer l’admiration de Spielberg, ce génie très sérieux qui, d’après un Michael Bay pas peu fier, aurait lâché sur LA REVANCHE un «awesome» tout ému.

Les bonus :

Bay2Avis à la population : il est temps de se détendre par rapport à Michael Bay. On pourra arguer que le bonhomme n’est pas finaud, mais quand on mate les bonus de TRANSFORMERS 2, on se dit juste une chose : « putain, que j’aimerais être sur le plateau ». Dans le mini making of de 25 mn très « MTV style » intitulé « Quel foutu film », on peut se délecter de voir que sur un plateau de Bay, on s’amuse, on se balance des vannes, on voit de grosses explosions en vrai, des fusillades bien bruyantes et un réal fou comme un gamin. Le plus désarmant : on se surprend à penser « mais où sont les robots sur le plateau, on ne les voit jamais ». C’est dire si les créations de Bay finissent par apparaître sacrément réelles aux yeux du spectateur. Si l’envie vous prend d’en savoir vraiment plus sur comment un blockbuster aussi énooooorme se construit, rabattez-vous sur « Le Facteur Humain », gigantissime making of plus posé et sérieux de 2h15 (carrément). De l’écriture aux designs en passant par le tournage ou le mixage son, tout y passe et l’on est ébahi par la souci du détail et le perfectionnisme acharné de Bay, qui en bon général, sait tirer le meilleur de ses équipes. Le reste des bonus est à l’avenant : « Une journée avec Michael Bay », hilarant segment de 13 mn, suit le réal lors de la promo japonaise (devant des journalistes très polis, il taille sévèrement McG et TERMINATOR RENAISSANCE), tandis qu’une base de données ultra-complète retrace l’historique de chaque Transformer (jouets, BD, film, cartoon, photos…), ou qu’un autre supplément permet de créer son Transformer. Classe, fun, instructif. Awesome.

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